La Marche des femmes, qui avait défié Donald Trump il y a un an, a fait un retour en force samedi 20 janvier 2018, portée par le mouvement #Metoo et les élections de novembre prochain. La plus importante manifestation a eu lieu à Los Angeles, deuxième ville du pays, avec quelque 600 000 manifestants, a tweeté le maire démocrate Eric Garcetti. Appelant à "une révolution du désir", l'actrice oscarisée de 36 ans, Natalie Portman, a livré un discours galvanisant, se souvenant de ses débuts de comédienne à 12 ans à peine devant la caméra de Luc Besson et dénonçant ce qu'elle décrit comme un "environnement de terrorisme sexuel".
"J'ai eu 12 ans sur le plateau de mon premier film Léon (...) Je découvrais moi aussi ma propre féminité, mes propres désirs et ma propre voix. J'étais tellement enthousiaste à 13 ans quand le film est sorti, que mon travail et ma performance artistique touche le public. J'ai ouvert avec enthousiasme ma première lettre de fan : un homme m'écrivait qu'il rêvait de me violer. Une radio locale a organisé un décompte des jours jusqu'à mon 18e anniversaire, date à laquelle ça deviendrait légal de coucher avec moi. Les critiques de cinéma faisaient référence à ma poitrine naissante. J'ai rapidement compris, même à l'âge de 13 ans, que si je m'exprimais sexuellement, je ne me sentirais pas en sécurité et que les hommes se sentiraient autorisés à discuter et considérer mon corps comme un objet, quitte à me rendre mal à l'aise. (...) Je me suis forgée une réputation de femme prude, intello, sérieuse, afin que mon corps soit protégé et que l'on écoute ce que j'avais à dire. (...) Un monde dans lequel je pourrais m'habiller comme je le veux, dire ce que je veux et exprimer mes désirs de la façon dont je le souhaite, sans craindre pour ma sécurité physique ou ma réputation : voilà ce que serait le monde dans lequel le désir des femmes et leur sexualité pourraient s'exprimer pleinement", a déclaré Natalie Portman à la foule.
Applaudie, la star l'a été tout comme Scarlett Johansson. Cette dernière fait toutefois l'objet d'attaques depuis qu'elle a clairement visé James Franco dans son speech. On lui reproche ainsi d'être hypocrite puisqu'elle a travaillé à trois reprises et pris autrefois la défense du cinéaste controversé depuis les accusations de sa fille, Woody Allen.