Près d'une semaine après la sortie de l'hôpital de Nathalie Kosciusko-Morizet, l'affaire de sa supposée agression n'est toujours pas éclaircie. Celui qui est accusé d'être à l'origine du malaise de la candidate du parti Les Républicains survenu alors qu'elle distribuait des tracts sur un marché du 5e arrondissement de Paris pendant l'entre-deux-tours des élections législatives, Vincent Debraize, nie toujours les faits.
Le maire sans étiquette de Champignolles, dans l'Eure, s'est exprimé pour la toute première fois lors d'une conférence de presse organisée jeudi 22 juin, alors qu'il est mis en examen pour "violences ayant entraîné une incapacité totale de travail inférieure à huit jours sur personne chargée d'une mission de Service public" et pour "outrage".
"À aucun moment je n'ai frappé ou même eu la volonté de frapper Mme Kosciusko-Morizet", a martelé Vincent Debraize. "En revanche, moi j'ai pris des coups", a assuré le maire de 55 ans. Une attitude virulente et menaçante de la part des partisans de l'ancienne ministre de 44 ans qui l'aurait contraint à quitter les lieux du malaise. Il accuse aussi l'un d'entre eux d'avoir effectué "un salut nazi au-dessus de (sa) tête" tandis qu'un autre l'aurait suivi jusque dans le métro. Ce dernier s'est montré "très, très agressif. Les coups pleuvent, il me frappe, j'ai la chemise déchirée, les lunettes cassées. (...) Je suis sous le choc", a-t-il assuré. Le maire envisage de porter plainte pour coups et blessures. Alors qu'on l'accuse également d'avoir qualifiée NKM de "bobo de merde", Vincent Debraize réfute, reconnaissant seulement l'avoir traitée de "bobo de droite".
Les avocats de M. Debraize ont également contesté la garde à vue de leur client qui avait été prolongée de 24 heures. Il y "avait clairement comme instruction que M. Debraize ne puisse pas interférer avec le processus électoral puisqu'on était en fin de campagne, deux jours avant le scrutin", a déclaré l'un d'eux, Me Basile Adler.
Le procès de Vincent Debraize a été renvoyé au 11 juillet. Le suspect, qui a demandé un délai pour préparer sa défense, a été placé sous contrôle judiciaire. Il lui est interdit d'entrer en contact avec NKM et de paraître à proximité de son domicile.