Un peu moins d'un an après le décès de la Reine du Tricot Sonia Rykiel, sa fille Nathalie s'apprête à publier le 10 mai prochain un livre intitulé Écoute-moi bien, qui fait la part belle à leur relation fusionnelle.
Celle qui repris la présidence de la maison de couture lancée par sa talentueuse maman raconte sa "plus folle histoire d'amour" avec celle qui alternait entre figure maternelle et marâtre toxique. "Notre relation était exceptionnelle, au sens où elle sortait vraiment de l'ordinaire et des conventions", reconnaît-elle lors d'une interview pour le magazine Elle, sorti cette semaine. Une relation que ses amis, et elle-même, ne comprenaient pas toujours.
"Elle était certes menteuse, narcissique – miroir, suis-je bien la plus belle ? – mais elle était aussi une femme admirable dans la maternité comme dans la sororité", ajoute la femme d'affaires et de lettres, aujourd'hui âgée de 61 ans. Leurs liens très forts se resserrent à la mort du père de Nathalie. Dans la foulée, sa mère fait d'elle un modèle pour sa griffe.
"Je commence à former un couple avec elle. Alors que je venais de me marier ! Dans le discours que j'ai prononcé à son enterrement, j'ai même dit que j'étais sa veuve. Et c'est vrai. Nous vivions comme un couple fusionnel. Mais cela ne m'a pas empêchée d'aimer profondément des hommes et mes trois filles. On peut vivre plusieurs couples en même temps", s'est-elle souvenue.
Elle était très jalouse, elle voulait être la seule à régner...
Comme de nombreux couples, mère et fille connaissent alors des hauts et des bas. "Elle était très jalouse, elle voulait être la seule à régner. Quand je décidais quelque chose, quand j'avais une idée, il fallait toujours qu'elle fasse croire que c'était elle. Ma croix d'amour de mère..., explique celle qui se décrit volontiers comme une prisonnière consentante. Jamais elle ne m'a dit bravo ou fait un seul compliment."
Pourtant, c'est encore et toujours Nathalie qui prend soin de sa mère, qui habite le même immeuble qu'elle et l'assiste au quotidien alors qu'elle lutte contre la maladie de Parkinson. Des mois après son décès, elle avoue avoir toujours dû mal à imaginer "l'après-elle". Mais Sonia l'avait pensé pour elle puisque, déjà à l'époque, avait-elle prédit que sa fille deviendrait écrivain...
Coline Chavaroche