A 38 ans, ne le dites pas retraité des terrains de foot : "Toujours pas. Le football n'est jamais fini, surtout avec moi !", réplique vivement Nicolas Anelka dans un entretien, pour le JDD de ce dimanche 23 avril 2017, avec le journaliste Arnaud Ramsay qui a déjà eu l'occasion de recueillir ses confidences et ses coups de gueule par le passé.
L'ancien international français (69 sélections, 14 buts), qui n'a plus joué depuis 2015 et son chapitre indien comme entraîneur-joueur, aurait même pu remettre les crampons au Brésil, où on lui a proposé "deux aventures" qu'il lui a fallu refuser : car il était déjà engagé avec le club néerlandais de Roda JC, auprès duquel il officie depuis peu en tant que consultant et conseiller. "Mon but est de réaliser la connexion entre l'académie et l'équipe première, lien qui n'existe pas encore, détaille-t-il. La base d'une équipe est son centre de formation. Je veux donner leur chance aux jeunes. Le nouveau propriétaire [Alexksei Korotaev] est un ami."
S'il n'a pas l'intention de s'orienter vers la carrière d'entraîneur, un "costume qui ne [l']intéresse pas" - "mais il ne faut jamais dire jamais, peut-être dans dix ans...", modère-t-il -, Nicolas Anelka ne manque pas de projets en lien avec le monde du ballon rond : consultant à Roda, parrain de l'académie Ginga Foot à Casablanca et de la Fondation Afrivac pour la vacination en Afrique, tournage (depuis cinq ans) d'un documentaire sur les "faits marquants de [sa] carrière et de [sa] vie en dehors du foot" avec "beaucoup de moments exclusifs" et des "révélations" (mais certainement pas celle de l'identité de la taupe de Knysna, une annonce du magazine Onze Mondial totalement "inventée", recadre-t-il)... Il s'est même lancé dans le business des appli mobiles ! "J'ai voulu recréer un peu de mon univers à travers une application, bientôt disponible. Quelque chose qui me ressemble et qui ne ressemble à rien d'existant ! Il y aura notamment l'attribution de notes décernées aux journalistes de foot par des professionnels", annonce-t-il.
Et de souligner : "Il faut tout explorer dans le football. J'ai bien été président d'honneur du Royal Géants athois, en quatrième division belge. L'aventure n'a pas duré mais je reste attaché à la Belgique, le pays de ma femme [la chorégraphe Barbara Tausia, NDLR]." Derrière cette courte digression, on note que la vie de famille garde une place primordiale, bien que très discrète, dans la vie de l'ancien buteur : "Je profite de mes trois enfants [Kaïs, 8 ans, Kahil, 7 ans, et Lina, 3 ans, NDLR]", répond-il d'ailleurs tout simplement lorsqu'on lui demande à quoi ressemble son quotidien. Avec exactement les mêmes mots que lors d'une précédente conversation, en 2014, avec Arnaud Ramsay.
Si je devais choisir, je voterais...
Irréductible rebelle, il termine ce nouvel échange avec deux piques, l'une à l'adresse de son grand ennemi Raymond Domenech, l'autre s'agissant de l'élection présidentielle. Interrogé sur le potentiel du prodige de l'AS Monaco Kylian MBappé, à propos duquel Domenech a glissé de manière grinçante qu'il "avait le choix entre être Ronaldo ou Anelka", Nicolas souhaite au jeune buteur de 18 ans de marcher dans les pas du Fenomeno brésilien, puis prolonge sa réponse : "Il peut aussi réaliser la carrière de Raymond Domenech, celle d'un petit joueur quelconque du championnat de France devenu entraîneur quinze ans de l'équipe de France Espoirs et des A sans remporter le moindre trophée, puis au chômage depuis 2010, collaborant à un journal qui a mis un terme à sa petite carrière de coach." Aïe.
Enfin, s'il indique n'avoir pas l'intention d'aller voter au premier tour de l'élection présidentielle, "une grande mascarade", il donne tout de même un bon point : "Si je devais choisir, je voterais Philippe Poutou ! Lors du débat à onze candidats, j'ai aimé sa façon d'agresser ses concurrents, traitant certains de menteurs et de voleurs."