Interpellé et placé en garde à vue au commissariat du 17e arrondissement de Paris au matin du 26 octobre 2017, après l'intervention de police secours dans un appartement de la rue Carnot située dans le chic quartier de l'Etoile, Nicolas Douchez n'en est ressorti que le lendemain. Un laps de temps suffisant pour que son affaire soit largement diffusée, une médiatisation que le gardien du RC Lens, pensionnaire de la Domino's Ligue 2, qualifie aujourd'hui de "lynchage médiatique".Mis à pied par son club, jugé pour "violences en état d'ivresse sans ITT" en février prochain par le tribunal correctionnel de Paris, le portier de 37 ans s'exprime pour la toute première de sa propre voix dans les colonnes de L'Equipe.
Si le footballeur reconnaît "avoir bu", s'être "emporté" et "avoir cassé des meubles", autant d'actes dont il endossera "pleinement les conséquences", il réfute les allégations glaçantes du Parisien. Le quotidien avait rapporté que la jeune femme qui l'accompagnait avait été retrouvée "nue, en sang". "Jamais je ne m'en serais pris à quelqu'un. Je n'ai frappé personne. Sans rentrer dans les détails des procès-verbaux, ç'a été dit, expliqué, constaté : il n'y a pas eu de violences physiques", se défend Nicolas Douchez. Aucune précision en revanche sur la femme en question. L'ancien gardien du PSG (2011-2016) évoque simplement "une soirée entre amis, dans un cadre privé, qui s'est prolongée et s'est mal finie" et "s'est terminée par une dispute qui a un peu dégénéré."
Ce n'est pas juste
Alors que le portier artésien se réservait le droit "de saisir la justice" quant à ces "allégations mensongères et profondément choquantes", comme l'avait indiqué son avocate Me Caroline Toby, il avait effectivement déposé une plainte pour "violation du secret de l'enquête" - mais aucune pour diffamation, note toutefois L'Equipe. Or, Nicolas Douchez semble apporter beaucoup d'importance aux mots qui ont été employés lors du récit de la nuit des événements.
"J'ai la sensation d'avoir été jugé instantanément, que personne ne s'est dit : peut-être devrait-on attendre de savoir ce qui s'est réellement passé", déplore le sportif. Nicolas Douchez craint que ce scandale ne le suive pendant des années : "Durant ma fin de carrière et peut-être une partie de ma vie d'après, je serai catalogué comme quelqu'un de violent envers autrui." Papa d'un petit Valentin, âgé de 10 ans, le gardien de but sait qu'il y a "des chances que [son] fils voie ressortir cette histoire avant [s]a carrière". "Ce n'est pas juste", juge-t-il.
Si son retour dans les cages n'est pas encore programmé, Nicolas Douchez, qui a déjà été entendu par son club sur ce dérapage alcoolisé, dit ne pas appréhender son face-à-face avec les supporters. "Mais quand on se retrouve dans la rue, dans un magasin, à l'école, c'est différent", concède-t-il.
L'intégralité de l'interview de Nicolas Douchez est à retrouver dans L'Equipe en kiosques le 10 novembre 2017.