Nolwenn Leroy n'a pas eu peur, pour explorer ses fantasmes lewis-carrolliens avec l'album Le Cheshire Cat et moi, d'emporter des instruments inhabituels et féériques, confiant au brillant Teitur le soin de les nouer dans une voluptueuse alchimie. Et si le public n'a globalement pas été ébouriffé par ce voyage onirique qui contrastait avec les précédentes productions de Nolwenn, réservant à l'album un accueil timoré en termes de performance commerciale, l'intéressée n'en a pour autant pas été découragée de ses désirs exploratoires.
Et c'est une bonne bolée d'air de son Armorique natale qu'elle a respirée à pleines poumons pour, déjà, proposer un nouveau détour musical en même temps qu'un retour aux sources : dans l'album Bretonne, parenthèse à forte saveur ajoutée à paraître le 6 décembre, celle que l'état civil connaît comme Nolwenn Le Magueresse, native de Saint-Renan (Finistère), revendique ses origines et la tradition artistique, riche, de sa région de sang et de coeur. D'où le visuel d'une Nolwenn enfant en tenue folklorique qui sert de passeport à ce nouvel album d'une chanteuse décidément bien libérée des chaînes de la Star Academy et de ses débuts discographiques : "Bretonne... Finistèrienne... Je me vois comme un minuscule fragment de roche, un petit caillou arraché à sa côte sauvage, projeté au loin par des vents contraires et violents, un bout de granit solide qui a résisté et garde au fond de sa mémoire les chants de cette roche, les chants de cette mer..." Une déclaration d'appartenance entre panache d'écume et vague à l'âme !
Bien amarrée à sa Bretagne, Nolwen Leroy s'empare d'airs populaires que hantent l'âme et le vent bretons, matérialisés ici par les arrangements de Jon Kelly (Paul McCartney, Duffy, Melody Gardot).
La première bourrasque vient de souffler : découvrez ci-dessus un extrait de la Suite Sud-Armoricaine.
G.J.