Pas de doute possible : il y avait plus de gens pour acclamer lundi 4 juillet le retour au pays du tennisman Novak Djokovic en numéro un mondial que sur le front de mer de la Condamine pour ovationner les placides jeunes mariés Albert et Charlene 48 heures plus tôt à Monaco. Et là, quelle liesse, quelle ferveur populaire !
Ce sont pas moins de 100 000 de ses compatriotes qui se sont rassemblés à Belgrade pour célébrer le Serbe, nouveau numéro un mondial, le 25e de l'histoire de la discipline, et vainqueur pour la première fois sur le gazon de Wimbledon, où il a eu dimanche raison en finale du roi déchu Rafael Nadal (6-4, 6-1, 1-6, 6-3).
Prenez des scènes de victoire de la Coupe du Monde de foot 2010 dans les rues de Barcelone, tranposez les images dans celles de Belgrade, avec le Djoker arrivant dans un bus à impérial avec sa famille et ses proches, et vous obtenez le joyeux capharnaüm qui a accompagné le retour au bercail du champion de 24 ans : embouteillages monstres noyés dans les klaxons, drapeaux s'agitant de partout, etc.
Face au Parlement national et à 100 000 fans hystériques, Nole, sur un piédestal prévu à cet effet, y allait d'un micro-dicours très touchant : "Je ne vais pas faire de long discours (...) Vous avez réussi à faire de ce jour le plus beau de ma vie. Je ne l'oublierai jamais, ce trophée vous est dédié ; il est dédié à toute la Serbie [quelques mois après avoir permis à la Serbie d'acquérir à Berlgrade la Coupe Davis, NDLR]." Et pour cause : jamais encore l'Etat issu de l'ex-Yougoslavie n'avait porté un tel champion, le premier à avoir remporté un tournoi du Grand Chelem. Ce qui suffit largement à expliquer les cris lorsque Novak Djokovic s'est mis à brandir la fameuse coupe à anses qui récompense depuis 1887 le vainqueur de Wimbledon ! Avant de se laisser aller à se dandiner un peu au son de la musique de fête.