Novak Djokovic ou l'art du one-man show. Bien avant que de connaître la consécration professionnelle en accédant, et avec quelle force irrésistible, à la place de numéro un mondial (chipée à Rafael Nadal en juillet 2011, juste avant de le détrôner en prime à Wimbledon), le Serbe avait gagné ses lauriers de joueur le plus funky du circuit.
Pas forcément le plus apprécié de ses pairs, loin s'en faut (derrière le champion formidable se dessine un parcours et une personnalité complexes, empreints d'une forme d'arrivisme qui ne fait forcément pas l'unanimité), Djokovic n'a pas attendu d'être le numéro un pour être le plus en vue, et le chouchou d'une partie du public.
La Russe Maria Sharapova, réputée pour ses cris disproportionnés sur le court, propres à rendre un match de tennis plus embarrassant à heure de grande écoute qu'un film pour adultes, a fait partie de ses premières cibles privilégiées : Nadal, Sharapova, etc., Djoko les imitait tous, YouTube regorge de ses exploits facétieux. A la perfection. En 2009, son imitation de John McEnroe en préambule à l'US Open, lors d'une rencontre exhibition face à... John McEnroe, était presque plus vraie que l'original, avec un sens mimétique de la gestuelle incroyable. Entre un jeune homme jamais avare d'une déconnade, et un événement, l'US Open, où les marques raffolent des coups de pub dingues, il fallait s'attendre à ce que ce soit chaud au Billie Jean King National Tennis Center de New York cette semaine, alors que l'US Open s'apprête à débuter.
Et l'équipementier Head a fait fort en choisissant ce moment stratégique pour mettre le paquet sur sa campagne publicitaire pour sa nouvelle génération de raquettes, Youtek, servie par Maria Sharapova et... Maria Sharapova. En fait, la première des deux n'est autre que Novak Djokovic, coiffé d'une perruque blonde et plein de manières. Lors d'un simulacre de conférence de presse, le 24 août à Manhattan, avec un intervieweur de type animateur de talk-show, les deux Maria ont régalé le public. La Maria-Djoker a montré qu'elle avait du métier, donnant une leçon de glamour : "il faut être glamour sur et en dehors du court, et je crois que je m'en sors bien." Et sur le terrain, face à la vraie Maria Sharapova, rebelote.
Célébré en rockstar à Belgrade à son retour victorieux de Wimbledon, Novak Djokovic, après Melbourne et Londres, entend bien s'imposer à lors de la levée new-yorkaise du Grand Chelem, si son épaule en délicatesse le permet.
Mais quelles que soient ses ambitions, ses inquiétudes ou son hégémonie sur le tennis mondial, croyez-vous que cela puisse étouffer son potentiel comique ? Grand champion sur les courts, on sait déjà que Nole continuera à faire le show bien après sa retraite sportive.
Allez, en bonus, comme vous êtes sympas, on vous offre également la vidéo de son interview, en marge de la Rogers Cup en début de mois à Montréal, par le journaliste Jean-René Dufort, qui a eu le malheur de poser une question sur l'anti-vibrations utilisé par Novak Djokovic et a reçu une réponse qui lui a fait vibrer le bas-ventre... Et Djoko pété de rire, bien entendu ! Quel garnement !
G.J.