Jean-Louis Trintignant a tiré son ultime révérence ce vendredi 17 juin à l'âge de 91 ans. Une perte douloureuse pour ses proches et le milieu du cinéma, à qui l'acteur a longtemps fait honneur avec son talent inégalable. Ces dernières années, Jean-Louis Trintignant se faisait plus discret, affaibli par le poids des années : "Il ne voyait presque plus, marchait avec difficulté, se souvient-elle. Mais Jean-Louis est resté clair, il a gardé jusqu'au bout son intelligence et sa profondeur. Il a lutté courageusement..." confiait Nadine Trintignant à Paris Match. D'ailleurs, cette dernière, ex-femme du regretté comédien, s'entendait à merveille avec Marianne Hoepfner, sa dernière épouse à tel point qu'elle leur rendait régulièrement visite chez eux.
C'est donc plus soudées que jamais que deux des femmes de la vie de Jean-Louis Trintignant lui ont fait leurs derniers adieux au cimetière du Pont-de-Justice à Nîmes, dans le Gard, département d'où il était originaire. Si Nadine Trintignant avait opté pour une tenue blanche, Marianne, elle, était vêtue de noir, le visage miné par le chagrin mais soutenue par celle qui a si longtemps partagé la vie de son défunt mari. Parmi les autres stars présentes autour d'elle, on trouvait notamment Claude Lelouch, Marc Lavoine mais aussi Charles Berling et le journaliste Claude Sérillon d'après les informations et les clichés dévoilés par Midi Libre.
Jean-Louis Trintignant s'en est allé définitivement, laissant le monde du cinéma orphelin. Mais ce rendez-vous avec la mort, le comédien l'attendait de pied ferme pour pouvoir enfin rejoindre parmi les étoiles ses deux filles, Pauline et Marie. Si la première a succombé à une asphyxie à seulement dix mois, la seconde est morte à l'âge de 41 ans. L'actrice a succombé aux nombreuses blessures que lui a infligées son ex Bertrand Cantat dans une chambre d'hôtel à Vilnius en Lituanie.
Ce drame, Jean-Louis Trintignant ne s'en est jamais remis. Dans le livre d'entretiens de Catherine Ceylac, A la vie, à la mort, il avait d'ailleurs tenu des propos saisissants au sujet de la disparition de sa fille Marie : "Je suis mort le 1er août 2003, le jour où Marie est morte. À l'intérieur de moi, tout est détruit. Je devais venir la retrouver ce soir-là et je ne suis pas venu. C'était un grand voyage en voiture, quatre ou cinq jours. C'est peut-être de ma faute : si j'avais été présent ce soir-là, elle ne serait sans doute pas morte. Cette culpabilité me pèse beaucoup parce que je suis presque sûr d'avoir raison." Une peine qu'il aura endurée jusqu'au dernier jour.