Baisser de rideau pour Jean-Louis Trintignant. Le comédien, pilier du cinéma français, est mort. C'est sa famille qui a annoncé sa mort ce vendredi 17 juin 2022 à l'AFP. De nombreux soucis de santé l'avaient affaibli au fil des ans, mais c'est sans doute son coeur qui a le plus souffert. En rejoignant le ciel, il rejoint surtout celle qui lui manquait le plus au monde : sa fille Marie Trintignant, qui était décédée bien avant lui, à Vilnius en 2003, sous les coups de son compagnon Bertrand Cantat.
Rien ne m'aide à traverser cette phase
La mort de Marie Trintignant est une horreur sans nom. Ses parents, Jean-Louis et Nadine Trintignant, ont vécu avec la plus grande des douleurs. L'acteur acceptait d'en parler, avec difficulté, alors qu'il était invité en décembre 2018 dans l'émission Entrée Libre sur France 5. "Ça ne guérit pas, confiait-il à Claire Chazal. Depuis quinze ans, ça m'a complètement abattu. Je suis mort il y a quinze ans, avec elle. Rien ne m'aide à traverser cette phase. Je vais très mal. Il y a beaucoup de choses qui me font penser à Marie. Je suis même un peu gêné, parce que, parfois, c'est même un peu trop chaud. J'avais des rapports fusionnels avec Marie..."
Si j'avais été présent ce soir-là, elle ne serait sans doute pas morte
Il n'y a qu'une personne qui est responsable de la mort de Marie Trintignant. Qu'une personne qui a été condamnée par la justice. Mais Jean-Louis Trintignant s'était toujours senti responsable de la disparition de sa fille, décédée si jeune, à l'âge de 41 ans. "Je devais venir la retrouver ce soir-là et je ne suis pas venu, racontait-il à Catherine Ceylac sur le plateau de l'émission Thé ou Café. C'était un grand voyage en voiture, quatre ou cinq jours. C'est peut-être de ma faute : si j'avais été présent ce soir-là, elle ne serait sans doute pas morte. Cette culpabilité me pèse beaucoup parce que je suis presque sûr d'avoir raison..."
Bertrand Cantat a été condamné à huit ans de réclusion après avoir tué Marie Trintignant. Il a obtenu sa liberté conditionnelle au bout de quatre ans, en 2007, puis sa liberté totale en 2010.