Il y a quinze ans, l'actrice Marie Trintignant disparaissait, décédant sous les coups de son compagnon de l'époque, Bertrand Cantat. Le temps a passé mais les blessures restent vives pour les proches de la comédienne, ravivées dernièrement par la couverture des Inrockuptibles que l'ex-leader de Noir Désir a faite et désormais sa tournée, très controversée. Pour l'émission Stupéfiant! de Léa Salamé, la mère de la victime, la réalisatrice Nadine Trintignant, a accepté de prendre la parole. Un extrait sur Twitter dévoile sa position sur le sujet.
"Je trouve ça honteux, indécent, dégueulasse, qu'il aille sur scène", déclare Nadine Trintignant à propos de l'homme qui a battu sa fille jusqu'à la tuer. Lorsque la journaliste lui demande si quelqu'un qui a été condamné, qui a purgé sa peine, n'a pas le droit de reprendre son travail et de revenir dans la lumière, elle rétorque : "Pas dans ce travail-là, sûrement pas. Parce qu'il a tué. S'il veut se réaliser en tant qu'artiste, il peut écrire pour des chanteurs qui eux n'ont pas tué. Il va se faire applaudir après avoir tué ? Mais est-ce que ça a déjà existé ? J'ai cherché, je suis remontée jusqu'au Moyen-âge, j'ai cherché si un tueur est venu après et s'est fait applaudir, ça n'a pas existé."
Nadine Trintignant a indiqué au magazine Gala ce qui l'a poussée à s'exprimer à la télévision : "La raison pour laquelle j'accepte de témoigner aujourd'hui est la même que celle qui m'avait amenée à écrire le livre Ma fille Marie : je veux remettre les choses au point. Et je veux surtout parler au nom des femmes battues." Si elle n'en veut pas à ceux qui vont voir Cantat sur scène, elle se demande : "Mais je ne les comprends pas. Qu'est-ce qu'ils font du sang, des coups, des larmes..." L'argument selon lequel il a purgé sa peine ne convainc par l'ancienne épouse de Jean-Louis Trintignant : "Il n'a rien payé du tout ! Il a été condamné à huit ans mais en a fait quatre [il a bénéficié d'une remise de peine pour bonne conduite, NDLR]. Il aurait dû en faire vingt, ainsi sa femme serait encore vivante et il y aurait deux orphelins de moins sur la terre." Elle fait ici bien sûr référence au suicide en 2010 de Kristina Rady, mère de deux enfants avec le chanteur et qui l'avait soutenu pendant le procès.
"Tout le monde semble avoir oublié le nombre de coups qu'a reçus Marie : vingt-trois ! Vingt trois coups !", ajoute cette mère en colère contre celui qui a en outre fait l'objet d'une main courante pour harcèlement le 15 février dernier.