Depuis la sortie du livre La Familia grande (éd. Seuil) le 5 janvier 2021, Olivier Duhamel s'est retiré de la vie publique. La veille, le politologue de 70 ans avait annoncé sur Twitter sa démission de la Fondation nationale des Sciences politiques (FNSP) et du conseil d'administration du Siècle, et depuis, plus aucune prise de parole. Dans son édition du 14 février, Le Parisien donne des nouvelles de l'ancien chroniqueur d'Europe 1 après être allé à sa rencontre vendredi, dans son quartier du 5e arrondissement de Paris, alors qu'il promenait son chien, "le regard rivé sur ses baskets".
"Coincée entre son masque et sa casquette foncée, on ne distingue que la ligne de ses sourcils broussailleux", rapportent nos confrères, qui ont essayé de lui parler sur le pas-de-porte de son immeuble, en vain. Auprès du journal, ex-collègues et amis refusent d'être associés à Olivier Duhamel et affirment avoir "stoppé tout contact avec lui du jour au lendemain". Plusieurs personnalités qui auraient longtemps gardé le secret sur les agissements présumés du politologue ont depuis été touchées par cette affaire : c'est le cas de Frédéric Mion, le directeur de Sciences-Po Paris, poussé à la démission il y a cinq jours. Avant lui, Elisabeth Guigou, amie de longue date d'Olivier Duhamel et sa défunte épouse Evelyne Pisier, a quant à elle renoncé à la présidence d'une commission sur l'inceste.
Le seul qui accepte de donner de ses nouvelles ? Son avocat et dernier ami Jean Veil, le fils de Simone Veil. "Je n'excuse pas Olivier. Ce qu'il a fait est très grave et condamnable... c'est acquis. Mais il reste mon ami, et je ne peux tolérer l'idée qu'il mette fin à ses jours (...). Cette sordide affaire remonte à plus de trente ans maintenant. Doit-elle forcément se terminer par un nouveau drame ?" Un ami qui s'inquiète en effet de le savoir "seul chez lui, dans son petit appartement".
Toujours selon Le Parisien, Olivier Duhamel se terre dans un studio en rez-de-chaussée : "C'est minuscule, il y a à peine la place d'y mettre un lit double", a rapporté un ancien proche. Ses voisins, bien que "choqués", préfèrent eux aussi garder le silence : "Tout le monde, dans le quartier, connaît Duhamel mais personne n'en parle. Il n'y a pas d'omerta, c'est juste qu'on respecte la vie privée ici", a affirmé l'un d'entre eux. "Vu qu'il ne disait jamais bonjour, ça ne changera pas beaucoup."
Prochainement, Olivier Duhamel va devoir s'expliquer devant la brigade des mineurs, dans le cadre d'une enquête pour "viols et agressions sexuelles par personne ayant autorité sur mineur de 15 ans" ouverte le 5 janvier dernier. Bien que son frère jumeau ait porté plainte, Camille Kouchner évoque dans son ouvrage des agressions qui auraient eu lieu dans les années 1980 et qui sont aujourd'hui prescrites. L'enjeu est donc de déterminer s'il existe d'autres victimes selon le procureur de Paris.
Après avoir déjà reçu les trois enfants de Bernard Kouchner et Evelyne Pisier, les policiers ont récemment entendu le fils et la fille adoptifs d'Olivier Duhamel et Evelyne Pisier, adoptés dans les années 1980. Le fils a pour sa part affirmé qu'il n'avait pas été abusé par son père adoptif.