Alors que le XV tricolore a été acclamé par des milliers de supporters lors de son retour triomphal après sa finale de Coupe du Monde perdue face aux All Blacks, un joueur du Top 14 se retrouve au ban du rugby français...
Suite à sa violente altercation avec Rémy Martin, joueur du Montpellier HSC, Olivier Missoup, joueur du RC Toulon, s'était retrouvé en garde à vue après une plainte du premier. Accusé d'avoir agressé le joueur de Montpellier, le Toulonnais risquait une peine de prison ferme.
Ce lundi 24 octobre, le troisième-ligne du Racing Club Toulon a été condamné par le tribunal correctionnel de Montpellier à trois mois d'interdiction de stade assortie d'une amende de 3 000 euros. En outre, il devra s'acquitter de 2 600 euros de dommages et intérêts envers son ancien coéquipier du Stade Français. Une décision difficile à accepter par le joueur, d'autant plus que ce jeudi 27 octobre, la Ligue National de Rugby l'a suspendu durant 120 jours pour "atteinte à l'intérêt supérieur du rugby" !
En théorie, Olivier Missoup ne devrait donc plus voir les terrains d'ici le 9 février 2012. En théorie, car le joueur, soutenu par son club, a décidé de faire appel de la décision du tribunal correctionnel, et pourrait décider de faire la même chose avec la décision de la LNR.
Du côté de la présidence toulonnaise, le sulfureux Mourad Boudjellal parle d'un "mauvais polar avec une fin très moyenne", fustigeant l'attitude de Rémy Martin : "C'était écrit d'avance. L'Hérault est un état fédéral qui a sa propre loi. Et si on avait dû suspendre pour trois mois Martin à chaque fois qu'il a mis un coup de poing, il aurait pris plus de vingt ans incompressibles. Ce qui me gêne le plus, c'est qu'il est traité comme une vieille dame agressée. C'est pas un blond, c'est une blonde."
Olivier Missoup avait, lui, donné sa version des faits dans L'Équipe de mardi 25 octobre : "J'ai croisé Rémy plus loin. On était dans une sorte de passage. Je lui ai alors demandé très tranquillement : 'Qu'est-ce qui t'arrive ? On t'a posé une paire de couilles ? Faut pas s'énerver comme ça.' Et là, il me répond : 'Casse-toi , t'as douze ans, t'es une merde.' Je lui pose alors ma main droite derrière le dos et je lui dis qu'on va discuter. Mais comme on se retrouvait dans le passage, je lui demande de se décaler. Je l'ai à peine poussé et il me met un coup de coude dans le torse. Je réponds à un coup de coude par un coup de poing. Il tombe à quatre pattes et il essaye de m'attraper la jambe. Je le repousse avec le pied droit une fois au niveau de l'épaule et une fois sur la tête. Je l'ai chassé à deux reprises. Mais jamais je n'ai donné des coups de pied. J'insiste là-dessus."
Des explications qui n'auront donc pas convaincu le tribunal, qui aura par ailleurs retenu la préméditation. Et Rémy Martin aura tout de même dû se faire poser dix points de suture et changer sa prothèse dentaire...