Omar Sy était descendu dans les rues de Los Angeles en mai dernier, suite à la mort de George Floyd. L'acteur français de 42 ans, qui vit depuis plusieurs années en Californie, avait eu besoin de crier son écoeurement et son indignation auprès de milliers d'autres Américains. Même quand il a été loin de la France, Omar Sy a toujours suivi de près l'affaire Adama Traoré, qui est revenu sous les feux des projecteurs après le meurtre de George Floyd. L'acteur a toujours soutenu Assa, la soeur d'Adama, et relayé ses actions sur Instagram.
Parce qu'il se trouve actuellement en France, Omar Sy a participé à la grande marche organisée dans l'après-midi du samedi 17 juillet 2020 à Beaumont-sur-Oise (Val d'Oise). Et la star d'Intouchables n'est pas la seule à s'être jointe au mouvement. Sur Instagram, Amel Bent a elle aussi fait savoir qu'elle participait à la grande marche, soutenant le mouvement Black Lives Matter qui est né aux Etats-Unis et a trouvé un grand écho en France avec l'affaire Adama Traoré. Tout comme Omar Sy, Amel Bent n'avait pas oublié son masque pour participer pour ce grand rassemblement contre les violences policières et les inégalités qui a regroupé 2700 personnes selon les gendarmes.
La marche a retracé dans le calme le dernier parcours d'Adama Traoré, ce jeune homme noir de 24 ans, mort dans la commune de Persan le 19 juillet 2016, peu après son arrestation, au terme d'une course-poursuite avec les gendarmes.
Après une courte prière devant la gendarmerie de Persan où Adama Traoré est mort en dépit d'une intervention des pompiers, jugée trop tardive par la famille, la marche s'est étirée jusqu'à la commune voisine de Beaumont-sur-Oise où il vivait. Fait inédit, cet hommage a été pour la première fois organisé à la fois par le Comité Adama et Alternatiba, une des principales organisations du mouvement pour le climat, au nom d'une lutte commune contre les inégalités.
"Aucun homme, aucune personne ne doit mourir de cette façon-là, à cet âge-là", a déclaré Assa Traoré qui se bat depuis des années pour voir "la requalification des faits en homicide volontaire". "Laissez-nous respirer" ou "Pas de justice, pas de paix" pouvait-on lire sur des banderoles brandies dans la foule, dont de nombreux jeunes, des proches mais aussi quelques gilets jaunes, syndicalistes et militants écologistes.
Quatre ans après les faits, de nombreux manifestants ne comprennent pas que la justice n'aille pas plus vite. L'enquête se poursuit toujours, sans trancher encore entre les versions irréconciliables défendues par les gendarmes d'une part et la famille de l'autre.
L'hommage à Adama Traoré s'est doublé cette année d'un festival : des rappeurs tels Youssoupha, Abd al Malik et Féfé se sont relayés sur scène. "Un soutien indéfectible et éternel à toutes les personnes victimes de violences policières !", a lancé le jeune rappeur et acteur Hatik, qui a notamment interprété son tube Angela.