Propulsé par Intouchables au rang de héros national, Omar Sy mesure, autant qu'il surfe dessus, la vague incroyable de son succès. Un an après la sortie du film Intouchables – qui vient de dépasser les 50 millions de spectateurs à travers le monde –, Omar Sy est de retour en France pour une nouvelle comédie qui met à nu les clichés entre Paris et sa banlieue. Dans De l'autre côté du périph, il donne la réplique à Laurent Lafitte, livre un rôle physique, joue de son image. En parallèle, Omar Sy n'hésite pas à dévoiler une facette de lui, insoupçonnée, loin de nos frontières.
C'est au côté de la sublime Jessica Chastain que l'on retrouve l'acteur français en partie nu. Quand l'incandescente actrice américaine est immortalisée par l'objectif du photographe Bruce Weber, Omar Sy savoure le moment avec délice et timidité, instrument à la main, aux côtés de la belle rouquine. Celui que l'on pensait capable de tout oser, à l'image de ses prestations dans le SAV des émissions avec son acolyte Fred Testot, cache pourtant une sensibilité à fleur de peau et une gêne charmante quand il parle de nu. "Je ne suis pas à l'aise avec les scènes de cul", révèle-t-il sans détour à Paris Match. En référence à une scène chaude et hilarante tournée dans un club échangiste, il raconte : "Ça m'a embarrassé. Même si je savais que les participants étaient des figurants et que c'était pour de faux."
Remis du succès d'Intouchables après un exil aux États-Unis où Harvey Weinstein l'a pris sous son aile, Omar Sy mesure le chemin parcouru. De Canal+, son "école" à Intouchables et le succès que l'acteur compare à un "loto" où il n'est "pas possible de se cacher derrière l'anonymat", Omar Sy a bien grandi. Désormais courtisé par les meilleurs, il ne s'habitue pas encore totalement à ce changement. Sous la direction de Michel Gondry (pour L'Ecume des jours), pour lequel il dit avoir "des moments où [il l'a] détesté", il avoue avoir appris beaucoup. "Tu te dis que ce type est un génie, et à d'autres, que c'est un fou", confesse un acteur que l'on imagine comme un enfant devant un nouveau jeu dans le parc de son quartier. C'est aussi ça, le cinéma.