Omar Sy en couverture du magazine Vanity Fair (France) du mois de juin 2014© DR
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Août 2012. Omar Sy, héros césarisé du film Intouchables aux 19 millions d'entrées, s'installe à Los Angeles avec sa famille pour se retrouver avec les siens, mais également se retrouver tout court. Loin de cette célébrité fulgurante qui n'est pas simple à gérer, quand on est autant aimé des Français, et reconnu à tous les coins de rues. Le journaliste américain Nathaniel Rich l'a rencontré aux Etats-Unis, pour le magazine Vanity Fair - édition française -, dont il fait la couverture. Photographié par Patrick Demarchelier, il est irrésistible dans le décor du rêve américain, affichant un style californien so chic. Dans les pages du magazine, on en apprend un peu plus sur son voyage en Amérique.
Ses enfants, dépossédés de leur identité
"Ma plus grande crainte était que la célébrité me monte à la tête. J'avais peur de devenir quelqu'un d'autre. Et c'était déjà un peu le cas", avoue Omar Sy. Le personnage de Driss a été un cadeau, mais dont les conséquences étaient plus complexes qu'un succès au cinéma. Il était devenu un symbole, constamment sollicité : "Tout le monde avait des attentes différentes à mon égard. J'étouffais." D'autant plus qu'avant Intouchables, il avait enchaîné les rôles et a mis six mois à réaliser l'ampleur du succès, alors qu'il était à bout. Il fallait qu'il retrouve les siens : "Je ne peux faire ce métier que si je passe beaucoup de temps en famille. Mon boulot, c'est de faire marrer les gens et, pour ça, il faut que je sois heureux."
Sa famille, c'est sa femme Hélène (ils se sont mariés il y a près de sept ans) et leurs quatre enfants. Aller vivre à Los Angeles, c'était pour eux : "A l'école, ses enfants aussi souffraient de sa célébrité. Ils étaient dépossédés de leur identité. Même pour leurs copains, ils n'étaient plus que 'les enfants d'Omar'", dira le journaliste de Vanity Fair. "Ça a été un choc. Ça m'a fait comprendre que nous devions changer de vie. L'école, c'était leur territoire, et j'empiétais dessus. Ce n'était pas juste."
"Garder les pieds sur terre"
Ses enfants sont inscrits dans une école du coin et ils l'ont vite distancé en anglais. Ils se moquent d'ailleurs de l'accent de leur papa. Comme dans les séries et les films, Omar participe au tournoi de papas d'élèves en foot : "Je ne peux pas jouer au foot en France, ça deviendrait tout de suite un événement." Avec un "coach de dialecte", il perfectionne son anglais, qu'il a énormément amélioré mais qui demande à être encore travaillé question accent. En France, après le succès d'Intouchables, on lui a proposé d'innombrables rôles dans des films abordant la question raciale ou l'histoire africaine, mais c'est trop réducteur selon lui : "J'ai plein d'histoires à raconter. Je suis très curieux. Je veux tout. J'avais l'impression d'être en cage." Aux Etats-Unis, lors des castings, il doit tout prouver, mais "c'est la meilleure manière de garder les pieds sur terre", estime-t-il.
A Los Angeles, il peut aussi goûter à la solitude parfois, une situation qui était devenue raririssime pour lui à Paris, mais ses proches lui ont rendu visite. Sur ses sept frères et soeurs, six sont déjà venus, mais pas ses parents : "J'y travaille. Je rêve d'avoir une photo d'eux sur Hollywood Boulevard." Ses enfants sont rapidement devenus de parfaits petits Américains, mais Omar Sy tient à ce qu'ils n'oublient pas leurs racines françaises et africaines, lui qui est né au sein d'une famille de huit enfants, nés d'immigrés sénégalais et mauritaniens ne sachant ni lire ni écrire. Ses enfants passeront donc leurs vacances en Afrique au contact de leur famille comme l'a fait leur père, et il tient à ce qu'ils sachent qu'en arriver là n'a pas été facile.
A l'affiche du blockbuster X-Men - Days of Future Past dans la peau de Bishop, il joue également dans le polar Good People avec James Franco et dans Candy Store avec Robert de Niro et dans une suite aussi crainte qu'attendue, Jurassic World. Et la France dans tout ça ? Il retrouve les réalisateurs d'Intouchables -Olivier Nakache et Eric Toledano - pour Samba (dont on peut déjà découvrir la première affiche), avec Charlotte Gainsbourg, est le héros de Chocolat pour la caméra de Roschdy Zem et travaille sur sa première réalisation avec son acolyte Fred Testot, African Dream.
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Vanity Fair, édition française du mois de juin 2014
Ses enfants, dépossédés de leur identité
"Ma plus grande crainte était que la célébrité me monte à la tête. J'avais peur de devenir quelqu'un d'autre. Et c'était déjà un peu le cas", avoue Omar Sy. Le personnage de Driss a été un cadeau, mais dont les conséquences étaient plus complexes qu'un succès au cinéma. Il était devenu un symbole, constamment sollicité : "Tout le monde avait des attentes différentes à mon égard. J'étouffais." D'autant plus qu'avant Intouchables, il avait enchaîné les rôles et a mis six mois à réaliser l'ampleur du succès, alors qu'il était à bout. Il fallait qu'il retrouve les siens : "Je ne peux faire ce métier que si je passe beaucoup de temps en famille. Mon boulot, c'est de faire marrer les gens et, pour ça, il faut que je sois heureux."
Sa famille, c'est sa femme Hélène (ils se sont mariés il y a près de sept ans) et leurs quatre enfants. Aller vivre à Los Angeles, c'était pour eux : "A l'école, ses enfants aussi souffraient de sa célébrité. Ils étaient dépossédés de leur identité. Même pour leurs copains, ils n'étaient plus que 'les enfants d'Omar'", dira le journaliste de Vanity Fair. "Ça a été un choc. Ça m'a fait comprendre que nous devions changer de vie. L'école, c'était leur territoire, et j'empiétais dessus. Ce n'était pas juste."
"Garder les pieds sur terre"
Ses enfants sont inscrits dans une école du coin et ils l'ont vite distancé en anglais. Ils se moquent d'ailleurs de l'accent de leur papa. Comme dans les séries et les films, Omar participe au tournoi de papas d'élèves en foot : "Je ne peux pas jouer au foot en France, ça deviendrait tout de suite un événement." Avec un "coach de dialecte", il perfectionne son anglais, qu'il a énormément amélioré mais qui demande à être encore travaillé question accent. En France, après le succès d'Intouchables, on lui a proposé d'innombrables rôles dans des films abordant la question raciale ou l'histoire africaine, mais c'est trop réducteur selon lui : "J'ai plein d'histoires à raconter. Je suis très curieux. Je veux tout. J'avais l'impression d'être en cage." Aux Etats-Unis, lors des castings, il doit tout prouver, mais "c'est la meilleure manière de garder les pieds sur terre", estime-t-il.
A Los Angeles, il peut aussi goûter à la solitude parfois, une situation qui était devenue raririssime pour lui à Paris, mais ses proches lui ont rendu visite. Sur ses sept frères et soeurs, six sont déjà venus, mais pas ses parents : "J'y travaille. Je rêve d'avoir une photo d'eux sur Hollywood Boulevard." Ses enfants sont rapidement devenus de parfaits petits Américains, mais Omar Sy tient à ce qu'ils n'oublient pas leurs racines françaises et africaines, lui qui est né au sein d'une famille de huit enfants, nés d'immigrés sénégalais et mauritaniens ne sachant ni lire ni écrire. Ses enfants passeront donc leurs vacances en Afrique au contact de leur famille comme l'a fait leur père, et il tient à ce qu'ils sachent qu'en arriver là n'a pas été facile.
A l'affiche du blockbuster X-Men - Days of Future Past dans la peau de Bishop, il joue également dans le polar Good People avec James Franco et dans Candy Store avec Robert de Niro et dans une suite aussi crainte qu'attendue, Jurassic World. Et la France dans tout ça ? Il retrouve les réalisateurs d'Intouchables -Olivier Nakache et Eric Toledano - pour Samba (dont on peut déjà découvrir la première affiche), avec Charlotte Gainsbourg, est le héros de Chocolat pour la caméra de Roschdy Zem et travaille sur sa première réalisation avec son acolyte Fred Testot, African Dream.
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Vanity Fair, édition française du mois de juin 2014