Orelsan a retrouvé son mojo. C'est ce qu'il affirmait jouissivement dans Raelsan, single synonyme de come-back en forme d'uppercut avec l'album Le Chant des sirènes après avoir fait silence, crispé par la Peur de l'échec - dernier morceau extrait de son premier album, Perdu d'avance (2009). Après la vidéo hypnotique, stroboscopique et vidéosismique qui présentait cet auto-proclamé super-héros masqué, on pouvait jauger sa puissance de destruction dans le vidéoludique Plus rien ne m'étonne (dont on peut résumer l'esprit à sa punchline "Plus j'avance et plus j'suis blasé") sur les routes de Normandie, et mesurer son souffle autant que sa rage avec Suicide Social, logorrhée acide et clip karaoké.
Et puis, il y a la scène. Du Bataclan à guichets fermés (en début de mois) à un appartement chic des environs de Bastille pour le tournage d'un épisode de l'émission musicale de W9 Talent tout neuf, le rappeur de 29 ans défend sa vision, propage sa verve, avec énergie, sans esbrouffe.
Et c'est cette nouvelle dimension, partagée, de l'album Le Chant des sirènes, paru en septembre dernier et disque d'or, que l'irréductible Normand a souhaité mettre en avant dans le clip ficelé pour La Terre est ronde, nouvel extrait de son second album. On l'y suit en effet sur scène et en coulisse, en toute simplicité. Une bonne pub.
En pause le temps des fêtes, Orelsan reprendra la route dès le 13 janvier pour quelques mois de tournée et un Olympia en point de mire le 31 mai 2012. "Après avoir fait le tour du monde/Tout ce qu'on veut c'est être à la maison", dit le refrain très zen de La Terre est ronde. Pas encore l'heure.