Etre "fils de" n'est jamais simple. Ce statut peut être autant considéré comme un fardeau qu'une bénédiction. Qu'en est-il de la place de "père de" ? Pal Sarkozy, le père du chef de l'Etat Nicolas Sarkozy, s'est penché sur sa vie riche en rebondissements, nourrissant un livre en forme de mémoires. D'ailleurs, il songe même à faire une série télé sur sa vie ! Bientôt âgé 82 ans, cet homme originaire de Hongrie se dévoile sans retenue, parlant de ses enfants comme de sa sexualité avec une franchise déconcertante. L'Express a publié les bonnes feuilles de son ouvrage Tant de vie (éditions Plon), Paris Match a interviewé le père de Nicolas. Extraits de cette plongée dans le monde des Sarkozy.
"L'insolence est au coeur de la vie et du caractère de Sarkozy père", écrit L'Express. En lisant les pages de son ouvrage, il est difficile de ne pas être frappé par cette personnalité particulière. "Comme le note Frédérique Drouin qui l'a aidé à mettre sa vie en mots, il y a du Gatsby en lui, un Gatsby de la Mitteleuropa qui plonge dans son verre les glaçons de quelques archaïsmes nobiliaires hongrois, afin de diluer un peu l'alcool fort des audaces de son éternelle jeunesse."
Les femmes ont tenu une place majeure dans sa vie. Certes, nombreux sont les hommes qui se sont construits au côté du beau sexe mais les relations de Pal avec la gent féminine sont particulières, tout comme avec son fils, le chef de l'Etat.
Pal, ses enfants et... Nicolas
"C'est la première fois que la France a un président dont les deux parents sont en vie et Pal prend bien garde à ne pas causer de difficultés au président par des jugements déplacés, même s'il refuse de le distinguer de ses quatre enfants : pour lui, ils ont tous réussi", explique L'Express.
Dans Paris Match, il décrit ce que ses enfants sont devenus, non sans fierté : "J'ai expliqué à mes enfants la valeur du travail et leur ai donné l'esprit d'indépendance. François a fait ses études de médecine comme souvent chez les fils d'émigrés, Nicolas a suivi l'exemple de sa mère en devenant avocat, Guillaume a voulu être ingénieur [Ecole spéciale des travaux publics], Olivier a souhaité devenir banquier chez Carlyle à New York et Caroline a fait une carrière d'architecte d'intérieur, mais c'est avant tout le fruit de leur vocation personnelle et je n'y suis pas pour grand-chose."
Dans son livre, il revient sur certaines rumeurs : "J'ai épargné à mes enfants l'éducation très stricte que j'avais reçue - sans apparemment y être parvenu. Contrairement à la légende, je ne les ai jamais abandonnés, physiquement ou financièrement, mais il est exact que ce sont leurs mères qui ont pris en charge leur éducation. Dadue [Andrée, son ex-femme], ma chérie, tu as toujours exagéré !"
Il poursuit dans ses mémoires : "C'est Benedict Mallah [père de "Dadue" et donc beau-père de Pal, NDLR], qui a su cultiver l'art d'être grand-père pour nos trois fils. Et en particulier pour Nicolas, auquel il a inculqué l'amour de la France. [...] Nicolas admirait son grand-père autant qu'il adorait sa mère. Et l'adore toujours."
Dans Paris Match, il décrit son beau-père ainsi : "C'est le Dr Mallah, urologue et grand amateur d'art, un Juif grec né à Salonique, converti au catholicisme lors de son mariage et dont Nicolas était très proche, qui lui a donné le sens de l'Etat."
Père absent, il est devenu un patriarche rassembleur, d'après les propos qu'il tient dans Paris Match : "Je continue d'avoir de bons rapports avec Marie-Dominique, la première femme de Nicolas et avec Cécilia, qui m'envoie encore ses voeux. Lors des fêtes d'anniversaire et de Noël, j'essaie de réunir tout le monde : mes enfants, tous très solidaires entre eux, mes anciennes femmes, mes ex-belles filles, les actuelles, mes treize petits enfants. La prochaine fois, il y aura en plus mon arrière petit-fils, Solal [le fils de Jean Sarkozy et son épouse Jessica]."
Le père de Nicolas parle dans Paris Match avec plaisir des petits détails concernant son fils président, qui adore l'équitation mais a tout arrêté en voyant l'accident de Christopher Reeves, mangeur gourmand de chocolat, et admet que, comme lui, il a le désir de plaire.
La sexualité et Pal
Le beau sexe est un sujet passionnant pour Pal et qui tient une place de choix dans son ouvrage : "Les femmes. Mes amours furent autant de délicieux foutoirs que de réels engagements. [...] J'aurais pu devenir l'une d'elles. J'ai préféré les aimer. [...] Si la sexualité était un sujet tabou en famille à cette époque, nous n'étions pas privés de regarder les animaux et leur enchevêtrement amoureux. [...] J'ai vécu ma première année chez les prémontrés [ordre monastique catholique], comme un vrai calvaire. La seconde et la dernière année se révèleront plus distrayantes : J'ai failli devenir acteur et j'ai perdu mon pucelage."
Le père du président ne rechigne pas à parler de sexualité dans ses mémoires et remonte aux premiers émois du garçon qu'il était, en entrant dans les détails avec une poésie qui lui ressemble, notamment avec sa gouvernante : "Je demandai innocemment à la nurse de se coucher à côté de moi comme à la recherche d'un gros câlin, en sus de l'histoire chuchotée." L'histoire du soir se transforme en exploration intime à laquelle la jeune fille se plie.
L'Express fait un saut de le temps et aborde son adolescence : Vers la fin de la guerre, Pal et sa famille fuient et le jeune homme tombe amoureux d'une Allemande en exode, de douze ans son aînée et mère de deux enfants : "Nous avons passé une nuit sensuelle et tendre à la fois, destinée à être gardée dans nos mémoires de jeunes et turbulents amoureux." L'idylle est marquante, la rupture aussi : "Ce fut peut-être le début d'un rapport compliqué avec les femmes. Depuis j'ai toujours préféré quitter avant de l'être."
Dadue, la mère de Nicolas Sarkozy
"Un soir, j'ai demandé à Dadue de m'épouser. Pourquoi ? Pour te cueillir sans me piquer." Le machisme de Pal se ressent dans ses impressions de jeune marié : "La jeune mariée était déjà une femme quand elle devint la mienne, et je lui en voulais un peu. La vanité des hommes est flattée par certaines traditions - d'autrefois."
Ce mariage ne l'empêche pas de découvrir d'autres mondes féminins, comme il le relate dans son livre : "J'étais heureux. Pourtant, je me suis mis à chercher la lumière derrière les astres, avec le sentiments, exaspérant pour les femmes, de ne tromper personne." Des leçons de couleurs à la jeune fille au pair, Pal ne résiste pas aux femmes : "Je considérais que mon mariage devait fonctionner tout seul, comme cela se passait en Hongrie. Je n'avais d'égard que pour mon travail."
La fin de ce mariage arrive inévitablement : "Un jour, le capitaine Dadue, à la manoeuvre du couple, lasse de mes trop nombreux mouillages, m'a jeté par-dessus bord." Après le divorce, Pal continuera de la surnommer "ma chérie", comme si Dadue ne lui en voulait pas de toutes ses tromperies. L'Express précise un événement qui a eu de quoi nourrir leur lien : "Quelques heures après la naissance de son fils, François, l'heureux père est dans la chambre de sa femme lorsqu'une hémorragie interne manque la terrasser. Eût-elle été seule, elle était morte."
Désormais marié depuis quarante ans à la même femme, Inès, Pal s'amuse de voir qu'à l'époque où les divorces étaient rares, ils les enchaînaient, tandis qu'aujourd'hui, il est plus stable que tous les couples.
L'arrivée en France
La fin des années 40 en Hongrie est marquée par la défaite lors de la Seconde Guerre mondiale et par le communisme soviétique et l'opression. Un jour de printemps 1948, il décide de quitter son pays pour se rendre à Paris. Voyant qu'il ne peut obtenir de visa pour la France, il se lance dans la Légion étrangère. Selon le règlement, il doit servir durant cinq ans et toute tentative d'évasion était punie de peine de mort. Peu avant le départ pour l'Indochine, il fait une rencontre salutaire qu'il décrit dans son autobiographie : "Dernière visite médicale avant le départ. Le médecin est un compatriote. [...] Il avait été le compagnon de mon père durant la guerre de 1914." Ce dernier le déclare inapte, malade du coeur, et lui permet d'obtenir "un laissez-passer pour Paris comme militaire en déplacement."
Cette fuite de la Hongrie a un retentissement particulier pour Pal, comme il l'indique dans Paris Match : "Quelle fierté, pour un immigré hongrois réfugié, ayant passé sa première nuit à Paris le 2 décembre 1948 sur la bouche du métro Wagram, apatride qui n'aura son passeport français qu'en 1976, de voir soixante années plus tard l'un de ses fils devenir président de la République."
Aujourd'hui, il reconnaît que "s'appeler Sarkozy, ailleurs qu'en France, soit parfois un précieux sésame." D'ailleurs, lorsqu'il a décidé de se plonger dans la peinture, il ne nie pas que son nom a facilité la mise en place d'expositions dont une à l'Espace Pierre Cardin qui commence le 24 avril : "Nicolas et Carla m'ont annoncé qu'il viendraient le soir de l'inauguration", a-t-il indiqué à Paris Match. La Première dame, se livrant elle dans Madame Figaro pour parler notamment de son opinion par rapport au second mandat de son mari, avait d'ailleurs été choisie pour être la muse de l'une des toiles de son beau-père.
L'artiste était sur le plateau du Grand Journal de Canal+ le 25 mars et participera aux Grosses Têtes de Philippe Bouvard le 9 avril. L'occasion d'en savoir encore plus sur cet aristocrate flamboyant.
Retrouvez l'intégralité des bonnes feuilles de son livre Tant de vie (Plon) dans L'Express du 25 mars et son interview dans Paris Match, également daté du 25 mars.
Pal Sarkozy : Le père du président se livre sur son fils comme sur sa vie sentimentale intime...
Publié le 25 mars 2010 à 18:38
Pal Sarkozy présentant l'une de ses peintures© Angeli
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