Pascal Feindouno est un petit miraculé. Le héros du titre bordelais lors de la saison de Ligue 1 en 1999 est passé tout près de la mort le 18 mai 2014. Depuis, le Guinéen est en rééducation. En attendant de rejouer au foot face à Zinédine Zidane...
Technicien génial, attaquant fantasque, insaisissable joueur, Pascal Feindouno a fait le bonheur des Girondins de Bordeaux et de l'AS Saint-Étienne, tout en découvrant des championnats plus exotiques comme le Qatar et Dubaï. Ses derniers matchs, ils les dispute sous les couleurs du FC Lausanne, en Suisse. Ses dernières minutes, le 18 mai 2014 au parc Saint-Georges lors de la rencontre face à Bâle. La suite, c'est le principal intéressé qui la raconte dans les colonnes de L'Équipe.
"Sous la douche, j'ai ressenti soudain une forte douleur à la poitrine. Je suis sorti m'allonger sur la table de massage en le disant à mes docs", raconte le recordman des sélections et des buts pour la Guinée. Les médecins le placent immédiatement sous perfusion et préviennent les secours qui, une fois Pascal Feindouno stabilisé, le transportent à l'hôpital universitaire de Bâle. Une expérience que l'homme de 34 ans n'est pas prêt d'oublier : "Comme je n'ai jamais perdu connaissance, à un moment, je me suis vu mourir. Je me suis alors dit : 'Paqui', n'aie pas peur. Si tu as peur, ça va mal se passer. Mange la vie avant qu'elle ne te mange. Et tu t'en sortiras."
Opéré du coeur pour libérer les artères bouchées, il restera une semaine à l'hôpital avant de retrouver son domicile pour sa convalescence. "Je marchais doucement, avec l'envie de vivre, pas de partir. J'ai des enfants et je veux m'en occuper", confie à L'Équipe Pascal Feindouno dont l'histoire rappelle dans une moindre mesure celle de Fabrice Muamba, mort durant 78 minutes après un arrêt cardiaque en plein match. Désormais, le foot se résume à des matchs en salle, et surtout à jouer avec ses enfants : "Eux, ils ne sont jamais fatigués. À leurs yeux, le football c'est autre chose. Ça reste un jeu et c'est magnifique."
De retour à Saint-Étienne où il lui arrive de taper la balle avec des "fatigués" des quartiers sensibles, Pascal Feindouno espère bien rejouer au football, malgré le ressort au coeur installé à la suite de son alerte, "un bio-résorbable" qui "partira en mai". "Les médecins disent que je peux rejouer si je repasse des examens après ma rééducation, ajoute-t-il. Bien sûr que je vais continuer ! Arrêter le football ? Never !"
Son objectif ? Le match amical du 20 avril au stade Geoffroy-Guichard de Saint-Étienne, qui opposera Zinédine Zidane et Ronaldo entourés de leurs amis à une équipe des légendes des Verts. Match dont les recettes iront à la lutte contre le virus Ebola, qui touche particulièrement la Guinée. Rejouer au football, une perspective qui ne l'effraie pas du tout : "On me dit : 'Et si tu tombes sur le terrain ?' Je réponds 'Je ne tomberai qu'une fois...' Il y a des gens qui meurent en dormant. C'est la vie. Ce n'est rien. À mon avis, mon coeur est plus costaud qu'avant. Il faut se dire ça et être fort dans la tête. Sinon, tu ne vis plus."
Pascal Feindouno, un entretien à retrouver dans L'Équipe du 24 mars 2015