Pascal Greggory lors du festival de Cannes en mai 2010© Abaca
La suite après la publicité
Rohmer, Chéreau... Des noms qui sont associés au parcours de Pascal Greggory, 57 ans, acteur exigeant habité par sa passion pour l'art dramatique qui se lit dans chaque trait de son visage. Photographié par Peter Lindbergh, il est interviewé pour le magazine Numéro. Commentant sa filmographie, Pascal Greggory se penche sur son existence d'artiste. Extraits.
"Je pense que c'est un métier dangereux, pas forcément physiquement, et encore, mais psychologiquement. Si on n'est pas armé très jeune, et si on ne fait pas des choix catégoriques, on peut se casser la gueule et ne pas se relever. J'ai beaucoup d'exemples autour de moi." C'est par ces mots qu'il décrit sa façon d'envisager son travail. S'il s'appuie sur des "instant émotionnels", écoutant son "désir", il ne laisse rien au hasard.
Nommé trois fois aux Césars pour Ceux qui m'aiment prendront le train de Patrice Chéreau, La confusion des genres de Ilan Duran Cohen et La Môme d'Olivier Dahan, Pascal Greggory a également beaucoup profité de sa vie nocturne, notamment au Palace, foyer de la culture underground à Paris, dont il a vécu les années mythiques : "J'y repense très souvent car c'est une période très forte de ma vie. Nous étions en bande avec Eva (Ionesco), Edwige, Christian Louboutin, Thierry Ardisson, Alain Pacadis, Pauline et Bernadette Lafont, Pascale Ogier, Jim Jarmusch. On se retrouvait tous au Palace. C'était comme un centre culturel très explosif et très enrichissant intellectuellement. Roland Barthes traînait aussi par là..."
L'insouciance et l'hédonisme dominaient alors : "Nous étions jeunes beaux, on ne pensait ni à l'avenir, ni à l'argent, on ne parlait pas encore du sida, tout le monde couchait avec tout le monde et c'était très bien. J'ai été présent de l'ouverture de la boîte jusqu'à la fin, à toutes les fêtes. Si aujourd'hui, une génération considère cette époque comme mythique, c'est, entre autres, parce qu'elle est liée à une forme de liberté sexuelle que les jeunes d'aujourd'hui ne connaissent pas. Il y avait aussi de la drogue. On savait que les gens se défonçait, parfois durement. Certains y sont passés, mais il y avait une liberté, un mélange des milieux très différents. [...] Ces années Palace, je les ai vécues pleinement, au détriment peut-être de ma carrière."
Sa vie professionnelle laisse pourtant admiratif, avec des rôles puissants au cinéma et de si belles performances au théâtre. Son crédo : lutter contre la banalité. C'est ainsi qu'il se souvient :"Quand Maïwenn m'a invité à tourner Pardonnez-moi [son premier long métrage en 2006], elle n'avait pas d'argent. Je me suis dit : Heureusement que ça existe encore ! Bye Bye Blondie, le nouveau film de Virginie Despentes va sortir [avec Béatrice Dalle et Emmanuelle Béart]. J'adore cette femme. Dans la marge du cinéma français, je respire."
Retrouvez l'intégralité de cet entretien dans le numéro hors-série "Hommes" de Numéro - automne-hiver 2011/2012.
"Je pense que c'est un métier dangereux, pas forcément physiquement, et encore, mais psychologiquement. Si on n'est pas armé très jeune, et si on ne fait pas des choix catégoriques, on peut se casser la gueule et ne pas se relever. J'ai beaucoup d'exemples autour de moi." C'est par ces mots qu'il décrit sa façon d'envisager son travail. S'il s'appuie sur des "instant émotionnels", écoutant son "désir", il ne laisse rien au hasard.
Nommé trois fois aux Césars pour Ceux qui m'aiment prendront le train de Patrice Chéreau, La confusion des genres de Ilan Duran Cohen et La Môme d'Olivier Dahan, Pascal Greggory a également beaucoup profité de sa vie nocturne, notamment au Palace, foyer de la culture underground à Paris, dont il a vécu les années mythiques : "J'y repense très souvent car c'est une période très forte de ma vie. Nous étions en bande avec Eva (Ionesco), Edwige, Christian Louboutin, Thierry Ardisson, Alain Pacadis, Pauline et Bernadette Lafont, Pascale Ogier, Jim Jarmusch. On se retrouvait tous au Palace. C'était comme un centre culturel très explosif et très enrichissant intellectuellement. Roland Barthes traînait aussi par là..."
L'insouciance et l'hédonisme dominaient alors : "Nous étions jeunes beaux, on ne pensait ni à l'avenir, ni à l'argent, on ne parlait pas encore du sida, tout le monde couchait avec tout le monde et c'était très bien. J'ai été présent de l'ouverture de la boîte jusqu'à la fin, à toutes les fêtes. Si aujourd'hui, une génération considère cette époque comme mythique, c'est, entre autres, parce qu'elle est liée à une forme de liberté sexuelle que les jeunes d'aujourd'hui ne connaissent pas. Il y avait aussi de la drogue. On savait que les gens se défonçait, parfois durement. Certains y sont passés, mais il y avait une liberté, un mélange des milieux très différents. [...] Ces années Palace, je les ai vécues pleinement, au détriment peut-être de ma carrière."
Sa vie professionnelle laisse pourtant admiratif, avec des rôles puissants au cinéma et de si belles performances au théâtre. Son crédo : lutter contre la banalité. C'est ainsi qu'il se souvient :"Quand Maïwenn m'a invité à tourner Pardonnez-moi [son premier long métrage en 2006], elle n'avait pas d'argent. Je me suis dit : Heureusement que ça existe encore ! Bye Bye Blondie, le nouveau film de Virginie Despentes va sortir [avec Béatrice Dalle et Emmanuelle Béart]. J'adore cette femme. Dans la marge du cinéma français, je respire."
Retrouvez l'intégralité de cet entretien dans le numéro hors-série "Hommes" de Numéro - automne-hiver 2011/2012.