Le journaliste Patrick Chêne a publié une tribune dans Le Figaro, le 14 septembre, afin de défendre les hôpitaux publics. À 61 ans, il dévoile avoir été traité pour un cancer et tient à se faire le relais médiatique des doléances de ceux qui travaillent dans ce secteur.
Cessons de nous plaindre !
Patrick Chêne écrit que l'un des objectifs de "ces quelques lignes est de partager l'expérience d'un malade dans le système français". Et d'ajouter : "Je soulignerai un peu plus loin les dysfonctionnements et les améliorations que les pouvoirs publics peuvent apporter mais mon premier message est plus direct : 'Cessons de nous plaindre !' Dans notre pays, la prise en charge en cas de vrai coup dur est exceptionnelle dans le service public. Il faut juste en être conscient et s'en réjouir avant de s'attarder sur ce qui peut être amélioré."
L'ancien journaliste de Stade 2 et commentateur du Tour de France, relate qu'il est entré dans un "désert" au début de l'année 2017. "Sont entrés sans prévenir dans mon quotidien des mots qui jusque-là m'étaient étrangers. Scanner, tumeur, cancer, chimiothérapie, ablation, convalescence et enfin guérison...", ajoute-t-il. Il a été traité par le Professeur Peyromaure au service d'urologie de l'hôpital Cochin, dans le 14e arrondissement de Paris.
Ne vous concentrer que sur votre maladie
S'il dit avoir voulu traverser cette épreuve dans l'intimité, avec ses proches, Patrick Chêne prend aujourd'hui la parole pour louer l'hôpital public. "Une fois que vous êtes pris en charge par un spécialiste et son équipe, on vous offre le luxe de pouvoir ne vous concentrer que sur votre maladie. Pas de tracasserie administrative pour le malade. (...) Les examens, les hospitalisations, les frais pharmaceutiques...la seule présentation de votre carte vitale suffit (...) Fortunés ou indigents, tout le monde est logé à la même enseigne dans le secteur public. Ceci n'a pas de prix. Il faut juste en être conscient", relate-t-il.
Patrick Chêne salue le personnel médical et souligne la qualité des soins et la bienveillance mais constate aussi que le service public est en souffrance. "Pour avoir séjourné un peu longuement à l'hôpital Cochin, j'ai pu découvrir un peu l'envers du décor. C'est moins idyllique évidemment (...) Lorsqu'un chef de service à la télévision doit user 30% de son énergie à bousculer les diktats administratifs, ce n'est pas grave. Quand cela se passe à l'hôpital, c'est coupable", écrit-il. Une manière de souligner qu'il n'est pas normal que l'État fasse des économies sur des postes ou du matériel alors que la santé des Français est en jeu.
Le journaliste enfonce le clou et déclare : "Le gouvernement parle souvent de simplification. Il en faut dans l'hôpital mais avec un souci permanent : donner tous les moyens aux soignants plutôt que de multiplier normes et règles déconnectées du réel."
Thomas Montet