Mercredi 25 novembre, Patrick Poivre d'Arvor a été placé en garde à vue et entendu pendant huit heures par la sous-direction des Affaires économiques et financières du 36 quai des Orfèvres, dans le cadre de l'enquête concernant Aristophil, selon Closer.fr. Plusieurs personnes ont été mises en examen dans cette affaire, dont le patron d'Aristophil, Gérard Lhéritier, soupçonné et poursuivi pour "escroquerie en bande organisée". Il proposait à des épargnants de placer leur argent dans des manuscrits anciens, comme le testament politique de Louis XVI.
Le célèbre journaliste et écrivain est ressorti libre de cette longue audition, durant laquelle il a dû s'expliquer sur un prêt de 400 000 euros que lui a accordé Gérard Lhéritier, soit la somme qu'il a été condamné à verser dans le litige qui l'opposait à TF1. À nos confrères de TV Mag, il tient à préciser : "J'avais écrit à la juge à la suite d'un article fallacieux de L'Express. J'ai pu m'expliquer hier matin devant les enquêteurs, notamment sur le prêt qui m'avait été consenti à titre personnel par Gérard Lhéritier." Patrick Poivre d'Arvor confirme que cette somme lui a été prêtée quand il a perdu son procès contre son ancien employeur. Il insiste aujourd'hui sur le fait qu'il a déjà "remboursé les trois quarts de la somme prêtée".
Selon l'Agence France Presse (AFP), les enquêteurs soupçonnent Gérard Lhéritier d'avoir utilisé la notoriété du journaliste pour attirer de nouveaux épargnants. Il pourrait s'agir d'un système pyramidal de type Ponzi (rendu célèbre par l'affaire Madoff), où les apports des nouveaux épargnants serviraient à payer les intérêts, promis à 8 ou 9% par an. Quelque 18 000 épargnants ont été recensés par les enquêteurs, pour un montant de 850 000 millions d'euros (une source proche du dossier évoque 50 000 euros supplémentaires). Ils seraient 1 800 à réclamer des comptes aujourd'hui.
Gérard Lhéritier a été mis en examen en compagnie de sa fille, d'un expert-libraire et d'un expert-comptable. Toujours selon l'AFP, la cour d'appel de Paris a examiné mardi une demande de levée des saisies pénales de biens immobiliers, de comptes bancaires et d'assurances-vie, pour un total de 110 millions d'euros. Ces saisies ont pour objet de couvrir l'éventuel préjudice des épargnants, si le système devait être reconnu frauduleux par la justice.
Pour rappel, les personnes mises en examen dans ce dossier restent présumées innocentes jusqu'à la clôture définitive dudit dossier.