"Dans des moments dramatiques comme ceux que nous avons vécus, le côté humain de la gestion de crise est cruciale" : une affaire d'humanité, voilà ce qu'était, dimanche 22 mai 2016, le rassemblement organisé autour du roi Philippe de Belgique et de la reine Mathilde au palais royal à Bruxelles. Deux mois jour pour jour après les attentats du 22 mars, une cérémonie d'hommage se tenait à la mémoire des trente-deux personnes tuées dans les trois attaques terroristes perpétrées à l'aéroport de Bruxelles à Zaventem et dans une rame du métro dans la capitale : "[Des personnes] qui ont perdu la vie parce qu'elles se trouvaient tragiquement au mauvais moment au mauvais endroit. Leurs noms, leurs visages, leurs témoignages de vie nous ont tous profondément touchés. Ils resteront à jamais des parents, des frères et des soeurs, des amis, unis à nous, proches de nous", s'est ému le souverain.
Signe d'une solidarité totale et d'une union nationale en ce jour de recueillement, la famille royale belge était réunie comme rarement : le roi Albert II et la reine Paola, dont les apparitions sont comptées depuis l'abdication - en 2013 - de l'ancien monarque, se joignaient ainsi au roi Philippe et à la reine Mathilde, qui recevaient plus tôt dans la semaine le roi Abdullah II et la reine Rania de Jordanie, à la princesse Astrid et à l'archiduc Lorenz, et au prince Laurent et à la princesse Claire. L'hommage, auquel étaient conviées des centaines de personnes dont les rescapés des attentats, qui ont fait plus de 300 blessés, offrait au roi l'opportunité de témoigner la reconnaissance de la Belgique à tous ceux qui sont intervenus et n'en sont pas nécessairement sortis indemnes moralement : "Et vous, membres des services d'intervention, de sécurité et de santé, vous les bénévoles, vous qui avez donné sans compter pour sauver et aider, a-t-il déclaré avec une émotion solennelle, vous aussi êtes marqués par ce que vous avez vécu. La Reine et moi avons déjà pu rencontrer beaucoup d'entre vous tous ici présents. Nous avons été émus par vos témoignages et par les récits de vos actions. Si nous sommes ici au Palais, c'est pour vous exprimer le soutien et la reconnaissance de tout le peuple belge."
Ce qui nous relie les uns aux autres
Plutôt que de s'apesantir sur la cruauté des actes terroristes et la peur qu'ils cherchent à engendrer, le roi Philippe a préférer exacerber "ce qui nous relie les uns aux autres", citant notamment dans son discours - disponible en intégralité sur le site de la monarchie belge - les messages "laissés par des voyageurs et des passants sur les tableaux commémoratifs" à la station de métro de Maelbeek, où il s'est rendu en avril. Inspiré par ces messages qui, "exprimés avec un infini courage" et "une grande dignité dans l'épreuve", "ne s'arrêtent pas à la haine et la vengeance", il a voulu y voir une promesse et une certitude : "Nous construirons un monde meilleur." "La réponse de vos coeurs meurtris est pleine d'amour et de générosité. Et la réponse de notre société indignée a été responsable et solidaire", s'est-il félicité dans cette perspective.
Et de lancer, en conclusion, un appel à cet "héroïsme discret et authentique" de tout un chacun qui, au quotidien, construit des ponts et bâtit une société plus ouverte...