La date du 2 juin a été marquée par la réouverture des bars, cafés et restaurants dans toute la France, à l'exception de l'Île-de-France qui est toujours en zone orange. Seules les terrasses ont été autorisées à accueillir des clients donc et cela devrait durer jusqu'au 22 juin. Bien que les chefs qui ont la chance d'avoir un espace extérieur aient la chance de travailler, ils sont nombreux à souligner que cela ne règle pas leurs soucis financiers.
Le 15 mars, tous ont été contraints de fermer les portes de leur(s) restaurant(s) afin d'endiguer l'épidémie du coronavirus. Durant plus de deux mois, ils n'ont donc pu exercer leur activité et craignaient la faillite. Pendant toute la durée du confinement, Philippe Etchebest a crié sa détresse et il n'a pas fini de le faire. Invité dans Vous avez la parole (France 2) le 4 juin, le juré de Top Chef (qui a pu ouvrir son restaurant Le Quatrième Mur à Bordeaux) a de nouveau fait le point sur la situation. "Au niveau national, c'est -50% de chiffre d'affaires par rapport à l'année dernière. On est tous contents de reprendre le travail, pour nous, mais aussi pour l'État, parce que c'était nécessaire à un moment donné, toutefois, les mesures de distanciation physique, elles nous pénalisent quand même considérablement, à hauteur de moitié, et ça se confirme par les chiffres. Aujourd'hui, les modèles économiques des restaurants ne sont pas faits pour tourner à moitié, surtout que les frais fixes courent toujours", a-t-il déclaré. Selon les estimations qu'il a faites avec avec Resto ensemble et SOS bistrots, 40% d'établissements devraient fermer leurs portes d'ici à la fin de l'année "s'il ne se passe rien".
Philippe Etchebest n'est pas le seul à alerter l'État sur leur situation. Aujourd'hui, dix chefs parisiens ont signé une tribune dans Le Figaro pour demander la réouverture totale de leurs restaurants. Et Yves Camdeborde, qui fait partie des signataires, a accepté de s'exprimer sur LCI dans l'émission Audrey & Co. "Je suis le profil parfait. J'ai une terrasse. J'ai la chance d'avoir sorti carrément mon restaurant dans la rue, donc aujourd'hui, j'ai la même capacité. Alors certes, sur le papier, c'est très bien. Mais la réalité économique est tout autre. L'exemple, c'est que mercredi nous avons travaillé correctement, bien que nous ayons eu une tempête en fin de soirée, on a à peine couvert les frais, mais hier, nous n'avons rien fait. Parce que le temps en a décidé autrement. Donc c'est l'exemple que ce modèle ne peut pas aller. On va continuer à creuser notre tombe," s'est-il inquiété. Il a ensuite expliqué que leur profession était dans "un état psychologique dramatique" et a précisé qu'il n'avait pu réembaucher que 35% de ses employés. Après avoir perdu "210 000 francs de loyer", l'ancien juré de Masterchef a demandé à ce que tous les restaurants ouvrent avant le 22 juin.