L'acteur Philippe Noiret nous a quittés en 2006 et si cela n'avait pas été le cas, en ce 1er octobre, il aurait fêté son 94e anniversaire. Le vieux fusil, Les ripoux, Coup de torchon... l'acteur césarisé en 1976 et 1990 est une légende. Dans la vie, il est cependant resté très discret. Pendant plus de 30 ans, il a aimé Monique Chaumette, qui lui a donné une fille, Frédérique - il est aussi le grand-père de la comédienne Deborah Grall. Et quand l'acteur s'est éteint, sa veuve a eu le coeur brisé.
Il a été pour elle impossible de garder leur propriété de Turcy (dans l'Aude, non loin de Castelnaudary). C'était une maison de campagne vaste et accueillante, où le couple avait pris l'habitude de se ressourcer. Mais quand Philippe Noiret est parti, Monique a décidé de vendre leur demeure et de mettre aux enchères le mobilier et les objets.
"Il n'y a aucun aspect pécunier dans sa démarche. Pour elle, Turcy sans Philippe, ce n'était plus possible. Et à Paris, son appartement n'est pas assez grand pour accueillir de nouveaux objets. Quant à Frédérique Noiret, elle est agent d'artistes et n'aurait pas eu assez de temps pour profiter de la maison de Montréal. En fait, leur projet repose sur une notion de partage, sur l'idée de faire plaisir au maximum de personnes qui étaient attachées à l'acteur", avait expliqué en 2008 Me Rémy Fournié, responsable de la vente aux enchères à La Dépêche.
Deux ventes avaient alors eu lieu. Une concernant des objets liés au cheval : selles, étriers, gravures. Une autre avec tout le reste : lithographies, tableaux, meubles anciens et modernes.
Philippe Noiret adorait cette maison découverte sans le vouloir. "C'est le fruit d'un hasard heureux. Ces petits mamelons de la Malepère, moitié bois, moitié champs, c'était le paysage dont je rêvais. A la fois doux et rude", avait déclaré le comédien dans Pays Cathare Magazine en 1999. "On y a amené la famille, les chevaux et même les chevaux des amis. Ma campagne est synonyme de promenades à cheval et de lectures", poursuivait-il.
Et le comédien était parfaitement intégré à ce cadre champêtre comme l'avait révélé le maire de Montreal - ville proche de Turcy - à La Dépêche : "Quand il rencontrait un ramasseur de champignons, d'asperges ou d'escargots dans la Malepère, il s'arrêtait toujours pour échanger quelques mots. Ici, au village, personne ne lui a jamais demandé un autographe, il fallait trancher avec sa vie parisienne, mais tout le monde le saluait. Il était très courtois et avait besoin de solitude, on ne lui a jamais cassé les pieds et on le considérait comme l'un des nôtres."