Pierre Vaultier, l'or olympique : Petit miracle à la française aux JO de Sotchi

Une histoire de miracles... Ce matin à Sotchi, Pierre Vaultier est devenu champion olympique de snowboardcross. Une performance à peine croyable lorsque l'on sait où en était la star de la discipline en décembre dernier, tout comme son compère de glisse Paul-Henri De Le Rue.

Petit flash-back. Pierre Vaultier, triple vainqueur de la Coupe du monde de la spécialité, considéré comme l'un des meilleurs snowboarders de la planète, se blesse au genou droit lors de l'étape de Lake Louise fin décembre. Le bilan est lourd, rupture des ligaments croisés antérieurs, et sa participation aux JO de Sotchi est compromise, lui qui avait échoué à Vancouver, sorti en demi-finale alors qu'il dominait sans partage le circuit mondial.

L'autre star de la discipline, Paul-Henri De Le Rue, n'est pas au mieux. Quelques jours plus tard, en janvier, le tricolore chute violemment lors de la dernière manche de Coupe du monde en Andorre. Brièvement plongé dans le coma, il souffrait d'une fracture du plancher orbital et de spasmes, ce qui avait suscité l'inquiétude du staff français, qui mettait là encore en doute sa participation aux JO.

Mais ce 18 février, ils étaient bien là tous les deux, au départ d'une finale disputée dans un brouillard épais. Sans pression, libérés d'un poids dont n'avait pas su se défaire Pierre Vaultier à Vancouver où il était donné archi-favori avant d'échouer à la 9e place, les deux Français se sont parfaitement élancés, prenant le wagon de tête dès les premières bosses. Si Pierre Vaultier, qui avait renoncé à l'opération en renforçant son genou pour participer aux JO, a fait la course en tête tout au long de la descente, Paul-Henri De Le Rue occupait lui la troisième place. Un petit miracle pour nos deux compétiteurs et un public loin d'imaginer ce scénario. À quelques mètres de l'arrivée, Pierre Vaultier faisait parler sa technique pour s'envoler vers la victoire devant le Russe Olyunin, alors que son compère de l'équipe de France faisait une petite faute qui le privait du bronze olympique au profit de l'Américain Diebold.

Dans l'aire d'arrivée, Pierre Vaultier et son attelle articulée qu'il ne se priva pas de dévoiler en conférence de presse avaient bien du mal à y croire. Ses potes de l'équipe de France se sont chargés de lui faire comprendre qu'il était bel et bien le nouveau champion olympique de la discipline, lui qui courait après cette récompense depuis Turin en 2006. "Je suis le miraculé puissance 10", concédera le nouveau champion en conférence de presse. À ses côtés, Paul-Henri De Le Rue pouvait tout de même avoir le sourire. Sa présence en finale, et sa médaille en chocolat, un mois après sa terrible chute, relève là aussi de l'exploit. Et comme victoire, c'est pas mal non plus...