Déjà poursuivi dans l'affaire des vidéos intimes de Benjamin Griveaux, Piotr Pavlenski a été mis en examen ce 3 mars 2020 pour "violences aggravées" lors d'une rixe le soir du Nouvel An. Comme l'a rapporté l'AFP, l'artiste et activiste russe est laissé libre sous contrôle judiciaire et obligation de soin.
"Le magistrat instructeur a estimé qu'il n'y avait pas de risque de fuite dans la mesure où M. Pavlenski a décidé de se rendre à la convocation de ce matin (...) et qu'il n'y a pas de risque de renouvellement des faits car M. Pavlenski n'a pas d'antécédent en matière de violences", a souligné son avocat, Me Yassine Bouzrou. "Je reste libre, c'est bonne nouvelle, a quant à lui commenté Piotr Pavlenski. La mauvaise nouvelle, c'est que la justice a commencé à faire une oppression psychiatrique contre moi". Le Russe de 35 ans a fermement dit "refuser" toute obligation de soins psychiatriques.
Les violences qui lui valent cette nouvelle mise en examen se sont produites lors du réveillon du Nouvel An. Comme l'a affirmé France Info, plusieurs dizaines de personnes s'étaient réunies dans un appartement du 6e arrondissement de Paris qui appartient aux parents de la petite amie de Juan Branco, ami et ex-avocat de Piotr Pavlenski. Vers 2 heures du matin, une dispute a éclaté dans la cuisine entre plusieurs convives et Piotr Pavlenski. Selon l'audition devant les policiers d'un des trois plaignants, un homme de 41 ans, une discussion aurait mal tourné : "J'étais je pense un petit peu moqueur mais ce n'était pas énorme. Très vite il [Piotr Pavlenski, NDLR] a voulu me taper il a voulu m'envoyer un coup de poing au visage."
Le second plaignant, un jeune homme de 22 ans, a quant à lui raconté : "Le ton était agressif et je me suis approché pour calmer les esprits." Il affirme ensuite avoir vu Piotr Pavlenski "sortir un couteau de sa poche ou à hauteur de sa ceinture abdominale" : "Il me semble mais je ne peux être affirmatif, qu'il s'agissait d'un cran d'arrêt". En essayant de désarmer l'activiste russe, ce dernier a été blessé : "Il a enfoncé la lame dans ma jambe droite". Le quadragénaire a quant à lui expliqué avoir "pris la lame sur le côté gauche du visage" au point de recevoir huit points de suture pour une plaie de 5 cm au niveau du front. Le troisième plaignant est une femme qui affirme avoir reçu un coup de poing d'Alexandra de Taddeo, la compagne de Piotr Pavlenski, la destinataire présumée des SMS de Benjamin Griveaux.
De son côté, l'activiste russe "conteste avec force avoir utilisé un couteau", a rejeté Me Bouzrou. "Provoqué", "il s'est défendu tout seul (...). Il a porté des coups, il le reconnaît, mais pas avec une arme". M. Pavlenski avait été condamné début 2019 à un an de prison mais aussi à une interdiction de détenir une arme pendant cinq ans pour avoir incendié la façade d'une succursale de la Banque de France à Paris.