Qui a fait ça ?
Un groupe qui clame être responsable du piratage massif de Sony Pictures Entertainment, GOP alias "The Guardians of Peace", a demandé à la société d'annuler la sortie du film The Interview (L'Interview qui tue), une comédie avec James Franco et Seth Rogen qui se moque de la Corée du Nord et son régime.
Le film L'Interview qui tue a provoqué l'ire du gouvernement nord-coréen dès la diffusion de la bande-annonce. La Corée du Nord avait alors promis des "représailles impitoyables" contre les Etats-Unis. Est-elle toutefois capable d'aller jusqu'à pirater une entreprise américaine de cette envergure ? "C'est crédible", assure Thierry Karsenti, de Check Point Software Europe, rappelant que "la Corée du Nord a déjà montré qu'elle était capable de mener une telle action offensive", précise Le Monde. Cependant, un diplomate nord-coréen a fermement démenti l'implication de son pays dans cette attaque. Par ailleurs, le group Lizard Squad clame lui la responsabilité du piratage de la branche PlayStation de Sony le week-end du 6 décembre.
L'entreprise embarrassée
"Depuis une semaine, on n'a plus accès aux e-mails internes et à l'Intranet. En attendant d'y avoir accès, on compile les données à la main", racontait Eric Brune, le directeur général de Sony Pictures France au Monde. A l'ancienne, les crayons de papier et les feuilles étaient de mise !
"Une liste des salaires et bonus; les numéros de Sécurité sociale et les dates d'anniversaire; les évaluations émanant des ressources humaines; la vérification des casiers judiciaires; la correspondance sur les conditions médicales des employés; les informations sur les passeports et visa des stars hollywoodiennes et équipes ayant travaillé sur les films de Sony", écrit Wired.
Les informations qui ont été dévoilées ont de quoi mettre mal à l'aise Sony et ses dirigeants, qui compte plus de 6000 employés... le site internet Fusion rapporte un cas entre Michael De Luca et Hannah Minghella, coprésidents de Columbia Pictures, une importante division de Sony, dont les différences de salaires (l'homme gagne 800 000 dollars de plus que sa collègue) font penser à de la discrimination. Les données sur les employés (16 des 17 salaires annuels les plus élevés de l'entreprise sont perçus par des hommes. Et parmi ces 17 cadres, on trouve 15 Blancs pour un Noir et un Asiatique, indique France TV Info). Rien de très glorieux.
Les stars mises à nu
On peut lire également les critiques des employés eux-mêmes quant au manque d'inventivité et d'audace des producteurs. Adam Sandler, acteur, réalisateur et producteur en prend pour son grade avec ses films qui reçoivent toutes les tomates de la presse. "Pourquoi continuons-nous à payer pour Adam Sandler ? Pourquoi ?", dit un employé. Will Smith sera ravi d'apprendre que le département marketing conseille pour le film After Earth, de mettre en avant le talent de la star plutôt que celui de son fils de 14 ans, Jaden, sous-entendant qu'il est bien moins convaincant. Ce qui est sûr, c'est que le jeune homme est un peu perché, en témoigne son entretien pour le magazine T.
On retrouve des choses très variées avec ce piratage : que ce soit le numéro de sécurité sociale de Sylvester Stallone et autres informations privées de vedettes, une liste des salaires et bonus, la vérification des casiers judiciaires, mais aussi des projets de films et de séries comme le scénario d'un pilote de Vince Gilligan, créateur de Breaking Bad.
Et les stars vont devoir se trouver de nouveaux pseudos pour pouvoir faire ce qu'elles voulaient dans l'anonymat. Le site Fusion a mis en ligne les "alias" que les pirates ont révélé... On y trouve ainsi les faux noms de Natalie Portman ou encore Jessica Alba.