Le temps passe mais les légendes restent. Groupe de rock iconique de la scène britannique, lorgnant entre l'indépendant, le gothique et le glam, Placebo fête cette année ses 20 ans d'existence sur scène. Toujours emmenée par l'inimitable Brian Molko, la formation a décidé de reprendre la route dans le cadre d'une tournée-anniversaire. L'occasion de célébrer 20 ans d'une vie passée sur les routes du monde entier, au contact des fans.
Sur la scène de l'AccorHotels Arena ce 29 novembre, Placebo a offert bien plus que ce à quoi ses supporters pouvaient s'attendre. En 2h15 de concert, le groupe a revisité une large et dense discographie, empilant tube sur tube dans un show huilé et sobre. À 21h pétantes, Who by Fire retentit pour un hommage sobre au regretté Leonard Cohen, avant de laisser place, sous les vivats d'un public touché, au clip jusqu'ici inédit du titre Every Me Every You (qui avait été popularisé par le film Sexe Intentions parce qu'elle abordait sans détour le sujet du libertinage). Les musiciens débarqueront ensuite sur les premières notes de Pure Morning, l'une des plus célèbres compositions du groupe.
S'ensuivront plus de deux heures d'un show tantôt électrique, tantôt mélancolique, le tout avec une haute dose nostalgie et parfois d'émotions (notamment lorsque Brian Molko chante Without You I'm Nothing avec, sur l'écran géant derrière lui, des images d'une rencontre avec David Bowie avec lequel il avait chanté en duo sur ce morceau datant de 1999). Au climax de cette soirée, une longue standing ovation laissant un Brian Molko ému aux larmes et bien incapable de reprendre le cours de son spectacle.
Placebo aura ainsi fait voyager ses fans à travers deux décennies, des vieux Nancy Boy à Teenage Angst, au tout récent single Jesus's Son, en passant par des titres incontournables tels que Too Many Friends, Special Needs, la superbe Twenty Years, Protège-moi, Special K, ou encore l'électrique The Bitter End. Avant de refermer le concert par l'excellente Infra-red et de conclure avec leur reprise du morceau de Kate Bush, Running Up That Hill, au terme d'un second rappel.