Ce que Wimbledon a que les autres levées du Grand Chelem n'auront jamais ? Des royaux pour applaudir les meilleurs des circuits ATP et WTA. Roger Federer en sait quelque chose, lui qui, six fois vainqueur sur le gazon londonien (2003-2007, 2009), se verrait volontiers redevenir maître en son jardin pour égaler le record de Pete Sampras et William Renshaw et recevoir une fois de plus des mains du prince Edward, duc de Kent, cousin germain de la reine Elizabeth II et président du All England Lawn Tennis Club, le trophée promis au vainqueur chez les Gentlemen.
Stoppé en quart de finale lors des deux précédentes éditions, le Suisse sait que la voie n'est plus royale pour lui, mais il a démarré en trombe, étrillant au premier tour Albert Ramos (6-1, 6-1, 6-1) avant de donner mercredi 27 juin une leçon de "grass-court tennis" au fantasque Italien Fabio Fognini (68e mondial) en 74 minutes, 6-1, 6-3, 6-2. Peut-être désireux de regagner le plus rapidement possible les sommets. Ou bien d'impressionner un public pas ordinaire... Car l'ex-roi helvétique de Wimbledon a dû improviser la révérence puisqu'il a croisé et joué devant - ô privilège de majesté !- le futur roi d'Angleterre : le prince Charles. Or, la présence du prince de Galles dans la loge royale du court central, en compagnie de son épouse Camilla Parker Bowles et à côté de l'octogénaire Sir Bruce Forsyth et sa femme Wilnelia Merced (54 ans), Miss Monde 1975, ou encore Lord Sebastian Coe (chef du comité d'organisation des JO de Londes 2012), n'avait rien d'habituel : Charles n'avait plus mis les pieds à Wimbledon depuis... 1970, soit 42 ans ! Sa mère la reine Elizabeth II, elle, était venue en 2010, et sa femme Camilla Parker Bowles, ainsi que son fils le prince William et sa belle-fille, Kate Middleton, en 2011.
Interrogé à l'issue de la rencontre, le numéro trois mondial, un peu déstabilisé, confiait : "C'est formidable pour le tennis que Charles et Camilla soient ici. On nous a prévenus juste avant, nous demandant de faire attention à notre comportement et de faire la révérence, ce qui ne posait pas de problème. Nous sommes ravis que la famille royale soit venue nous voir jouer." A propos de famille royale, Roger l'ignore sans doute, mais il a également joué devant Carole Middleton, mère de la duchesse de Cambridge, qui ne se trouvait toutefois pas dans la loge royale. Sa fille Pippa, inconditionnelle de Wimbledon, n'a pas tardé à y apparaître à son tour, présente pour le match de Serena Williams jeudi 28. Quant à Kate, ce sera la surprise...
Roger Federer a pu, plus tard, rencontrer le prince Charles et la duchesse de Cornouailles avec un peu plus d'intimité et de décontraction, dans le Clubhouse du All England Lawn Tennis Club. L'héritier du trône britannique a également eu l'occasion de rencontrer l'ancien numéro un anglais et numéro quatre mondial Tim Henman, retraité depuis 2007 et qui couvre Wimbledon pour la BBC, tandis que Camilla, arrivée un peu avant, s'est vu présenter l'Américain Andy Roddick, qui joue jeudi son deuxième tour.
Dans la soirée, le prince Charles a laissé Camilla Parker Bowles se rendre seule chez Selfridges au lancement du livre de cuisine Let's Eat Recipes From My Kitchen de son fils Tom Parker Bowles. Un événement au cours duquel elle a retrouvé son ex-mari, Andrew Parker Bowles, père de l'auteur : divorcés après vingt-deux ans de mariage en 1995, Andrew (qui s'était remarié en 1996 avec sa maîtresse de longue date Rosemary Pitman, décédée en 2010) et Camilla ont depuis conservé des relations cordiales et n'ont pas manqué de se faire la bise avec une apparente jovialité, discutant amicalement autour d'un verre de vin.