Prince Harry : ''Traitement de faveur'' pour la cible n°1 des talibans
Publié le 18 septembre 2012 à 20:25
Par Guillaume J.
Le prince Harry début septembre peu après son arrivée à Camp Bastion, dans la province afghane du Helmand, où il a été déployé pour une mission de quatre mois. Le prince Harry début septembre peu après son arrivée à Camp Bastion, dans la province afghane du Helmand, où il a été déployé pour une mission de quatre mois.© Abaca
Le prince Harry début septembre peu après son arrivée à Camp Bastion, dans la province afghane du Helmand, où il a été déployé pour une mission de quatre mois.
Le prince Harry début septembre peu après son arrivée à Camp Bastion, dans la province afghane du Helmand, où il a été déployé pour une mission de quatre mois.
Le prince Harry début septembre peu après son arrivée à Camp Bastion, dans la province afghane du Helmand, où il a été déployé pour une mission de quatre mois.
Le prince Harry début septembre peu après son arrivée à Camp Bastion, dans la province afghane du Helmand, où il a été déployé pour une mission de quatre mois.
Le prince Harry début septembre peu après son arrivée à Camp Bastion, dans la province afghane du Helmand, où il a été déployé pour une mission de quatre mois.
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De retour au front en Afghanistan, cette fois en tant que pilote (copilote/artilleur) d'hélicoptère Apache, basé à Camp Bastion dans la province du Helmand deux ans après sa première mission sur place, le prince Harry a été accueilli comme prévu par les talibans : le petit-fils de Sa Majesté la reine Elizabeth II est une cible prioritaire.

Si, fin 2007 - début 2008, le secret de sa présence dans le Helmand en tant que contrôleur aérien avait été éventé par un média américain, compromettant alors sa sécurité, Harry n'a jamais fait de mystère concernant son retour au combat au même endroit, réitérant au long des 18 mois de son entraînement ses velléités de combattre au sein des forces armées britanniques, en dépit de son statut royal, qui l'expose particulièrement, et des inquiétudes de la famille royale. D'ailleurs, si, en début d'année, les talibans, par le biais d'un porte-parole, Zabiullah Mujahid, affirmaient au Daily Telegraph vouloir continuer de se "défendre contre tous les envahisseurs" et promettaient de mettre "tout en oeuvre pour tuer ou capturer le prince", l'avertissement s'est mué en menace beaucoup plus radicale : "Nous ne cherchons pas à le kidnapper, mais à le tuer", a ainsi déclaré Zabiullah Mujahid dans un entretien téléphonique avec l'AFP, précisant que les talibans avaient mis sur pied un "plan très important" pour y parvenir. Le même Mujahid, il y a quelques mois, remarquait que le Captain Wales ferait mieux d'utiliser sa position de troisième dans l'ordre de succession au trône pour faire cesser les actions de son armée.

Quelques jours après l'attaque menée vendredi 14 septembre contre Camp Bastion, dans laquelle deux Marines américains de l'Isaf (Force internationale d'assistance et de sécurité) ont trouvé la mort tandis que le prince Harry se trouvait avec d'autres membres de son escadron à deux kilomètres de là selon les sources officielles, le secrétaire d'Etat à la Défense britannique Phillip Hammond a révélé des détails sur le dispositif de sécurité spécial destiné à la protection du prince Harry.

Ce dernier, bien que pas en danger au moment de l'assaut des talibans, a ainsi été déplacé dans un site sécurisé évidemment tenu secret suite à ce raid à l'arme légère et aux tirs d'obus et de roquettes - une attaque motivée, selon ses auteurs, par la protestation contre le film islamophobe (L'Innocence des Musulmans) qui secoue le monde arabo-musulman, mais qui pourrait tout aussi bien être une action dirigée contre le prince, selon d'autres sources.

Or, si les instances de l'Isaf ne peuvent déterminer avec certitude la motivation réelle de l'attaque, la protection du prince Harry est quoi qu'il en soit la préoccupation majeure du moment : "C'est une cible potentielle, essentiellement du fait de qui il est", a confirmé dans l'émission de Newsnight de la BBC 2 hier soir, comme une litanie souvent entendue ces derniers mois, Phillip Hammond. "Evidemment, il y a des plans de secours et je ne peux pas entrer dans les détails - mais dès que nous avons su vendredi soir qu'il y avait une brèche dans le périmètre de Bastion, il aurait été emmené dans un endroit sécurisé sous haute protection", a-t-il confié à Newsnight, programme de deuxième partie de soirée animé de longue date par Jeremy Paxman. "Traitement de faveur ?", demande alors le journaliste. "Vous m'avez demandé s'il courait un risque important, et je vous ai répondu que, au combat, il encourait autant de risques que n'importe quel pilote d'Apache. Très clairement, si nous avions une personnalité sur place, et franchement si j'étais là-bas, ou si vous, Jeremy, étiez là-bas à Camp Bastion, et s'il y avait une brèche dans le périmètre de sécurité, quiconque pouvant, de par son identité, constituer une cible serait placé en lieu sûr", réplique le secrétaire d'Etat. Et d'ajouter : "Il sert comme n'importe quel soldat, mais, naturellement, il y a des dispositions supplémentaires concernant sa sécurité."

Les propos de Phillip Hammond intervenaient peu après la mort également de deux soldats britanniques du 3e Bataillon, le sergent Gareth Thursbay, 29 ans, et Thomas Wroe, 18 ans, abattus par un ennemi déguisé en policier afghan et faisant mine d'être blessé. Un drame qui sème la zizanie dans les objectifs de formation des forces de l'ordre afghanes en vue d'un passage de témoin en 2014, l'OTAN souhaitant minimiser les risques, et qui attise plus que jamais en Grande-Bretagne le courroux des détracteurs de l'engagement national dans ce conflit. Pour les Britanniques, le tribut s'élève à 430 morts depuis 2001.

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