Hollywood n'a vraisemblablement rien à perdre avec le Vatican. Alors que les studios redoublent de courtoisie au nom de leur amitié fiscale avec la Chine, Prometheus de Ridley Scott s'est attiré les foudres du Vatican, peu enchantée par cette histoire d'explorateurs qui recherchent les créateurs de l'espèce humaine dans l'espace pour découvrir que nos dieux cherchent désormais à nous exterminer.
Après avoir récolté près de 400 millions de dollars à travers le monde depuis sa sortie en mai, Prometheus s'est révélé aux spectateurs italiens le 14 septembre, décrochant la deuxième place du box-office. Une semaine plus tard, L'Osservatore Romano, le journal officiel du Vatican, s'attaque sans détour au film de Ridley Scott, expliquant qu'il "gère mal les questions délicates invoquées par le combat éternel entre le bien et le mal dans une autre tentative de trouver le secret de l'immortalité". L'article poursuit : "Le voyage du Prometheus aurait dû à la place symboliser la quête du surnaturel" puisque le titre du film est une référence au mythe de Prométhée, puni par les dieux après avoir créé l'homme avec de l'eau et de l'argile. Enchaîné sur le mont Caucase, il voyait son foie dévoré par les oiseaux chaque jour.
Ce n'est pas la première fois que le Vatican attaque une superproduction hollywoodienne puisque Da Vinci Code (2006) de Ron Howard et Avatar (2009) de James Cameron se sont attiré des commentaires beaucoup plus violents. Car après avoir expliqué que c'était "une très mauvaise idée de défier les dieux" pour empêcher les prochains blasphèmes du cinéma américain, L'Osservatore Romano précise que le film montre "énormément de technologie stupéfiante et enchanteresse, mais très peu d'émotions authentiques". Une conclusion bien en phase avec les fans, violemment refroidis par ce crypto-prequel très loin d'avoir remporté son pari. Qu'importe, Prometheus 2 est en marche.