Le comédien et humoriste Coluche, de son vrai nom Michel Colucci, nous a quittés le 19 juin 1986 des suites d'un accident de la route, à l'âge de 41 ans.
Son meilleur ami — le comédien français Gérad Lanvin — s'est livré comme jamais il l'avait fait, et comme jamais il ne le refera, dans le prochain numéro du magazine masculin GQ, à paraître la semaine prochaine. Sur plusieurs pages, l'acteur que l'on retrouvera prochainement dans L'ennemi public numéro 1, apporte un témoignage rare et sans langue de bois. La face cachée de Coluche. Extraits.
Concernant la descente aux enfers du comique, à l'époque de Tchao Pantin, Gérard Lanvin confie : "Je me souviens de Coluche m'expliquant : 'Tu te rends compte, Gérard, ces cons-là m'ont filé un César pour mon interprétation dans ce film alors que je n'ai strictement rien fait. On m'a juste filmé dans ma déprime...' C'est vrai qu'il allait très mal, à fond en même temps dans la cocaïne, l'héroïne et le pinard".
A propos de sa vie avec Coluche, alors qu'il vivait chez lui, Lanvin a vu son entourage évoluer : "Au moment de la campagne électorale, en 1980, le climat a changé. Je ne reconnaissais plus le type qui, au départ, était ludique, passionné de bagnoles et de motos, toujours fourré au BHV. J'ai donc pris mes distances lorsque j'ai vu débarquer à la maison tous ces mecs du milieu politique, venant draguer l'homme qui intéressait 15% des gens. Mais en passant de l'autre côté, le clown devenait un chieur qui se prenait la tête. Parallèlement, ils lui ont tout fait, les plans les plus sordides, jusqu'à appeler pour lui dire : 'On va trouver deux kilos d'héroïne derrière votre télé !' (...) Un jour, Coluche reçoit chez lui à déjeuner le président de la République, François Mitterrand, à la demande de ce dernier. A la fin du repas, Coluche roule un gros joint. Mitterrand : 'Mais qu'est-ce que vous faites ?!' Réponse : 'Je me roule un pétard.' Mitterrand : 'Devant moi ?!' Coluche : 'Ben oui, monsieur le président, je suis chez moi et je fais ce que je veux !' Mitterrand s'est cassé. Quand on a assisté à ça, on n'est plus très inquiet de rester soi-même. Coluche a découvert les drogues dures à 37 ans. La coke lui faisait du bien étant donné ses cadences infernales, mais l'héroïne l'a plombé cher..."
Concernant son côté caractériel, Lanvin poursuit : "Il était très dur, comme un voyou, on était dans 'Les Sopranos'. Assez lunatique, il pouvait te massacrer la gueule en dix secondes. Tout le monde croyait que Jean-Jean et moi étions ses gardes du corps, mais il les allumait tout seul. Et si on ne le faisait pas lâcher, le mec crevait !"
En ce qui concerne Coluche et les femmes, Lanvin se souvient : "Coluche était misogyne mais il était très amateur de femmes, avec lesquelles il avait un problème depuis les années 70, à l'époque où il n'était pas le plus beau des beatniks et qu'il ne les intéressait pas une seconde. Il me disait : 'Les femmes, c'est une race qui ne vient vers les hommes que lorsqu'ils sont en place !' Des années plus tard, quand ils voyaient des canons qui se battaient pour se faire baiser par lui, l'ancien moche, il ne les considérait pas".
Le jour de sa mort est encore très frais dans l'esprit du comédien : "Dans la bagnole, j'entends à la radio : 'Coluche est mort dans un accident de la circulation'. Ça m'a anéanti. Pour moi, il faisait partie des gens qui ne pouvaient pas mourir. Je suis de ceux qui pensent qu'il a pu être éliminé. Sa rentrée au music-hall, au Zénith, allait faire de lui, d'après ses dires, le dérangeur public n°1. Et bizarrement, il n'est jamais passé au Zénith..."
Pour découvrir cet exceptionnel témoignage dans son intégralité, rendez-vous dans l'édition d'octobre de GQ, en kiosque la semaine prochaine...
R.I.P.
Adam Ikx