Quand Sandrine Bonnaire se dévoile : sa famille, l'amour, le cinéma et... son agression !
Publié le 5 février 2010 à 18:41
Par Samya Yakoubaly | Rédactrice
Cinéphile, elle adore regarder des bande-annonces et des moments historiques à la télévision. Le prochain James Bond ou le discours d’investiture de Barack Obama lui donnent les mêmes frissons.
Sandrine Bonnaire Sandrine Bonnaire© Angeli
Sandrine Bonnaire - Le Soleil me trace la route aux éditions Stock
Sandrine Bonnaire et Guillaume Laurant
William Hurt
Sandrine Bonnaire dans A nos amours de Maurice Pialat
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Ce n'est pas à travers le cinéma que Sandrine Bonnaire fait parler d'elle. L'actrice publie son premier livre, Le soleil me trace la route (éditions Stock), issu des conversations avec deux journalistes et amis, Tiffy Morgue et Jean-Yves Gaillac. Après avoir dévoilé ce que vivait sa soeur atteinte d'autisme dans le formidable documentaire Elle s'appelle Sabine, Sandrine se raconte dans une oeuvre autobiographique mais pas impudique. Dans le magazine Version femina, elle donne les détails de sa démarche. Extraits.

Les pères de Sandrine

La figure du père et de la mère est majeure dans son livre : "J'ai reçu plusieurs éducations dont deux très prononcées : celle de mes parents, de mon père notamment, dans un premier temps. J'avais l'impression que ma solidité venait du père, mais quand celui-ci disparaît, on regarde sa mère autrement. Plus jeune, j'avais un rapport assez conflictuel avec elle, puis je me suis mise à l'observer et je l'ai comprise. [...] Ma liberté, je la dois à ma mère."

En choisissant Sandrine pour incarner Suzanne dans A nos amours en 1983, Maurice Pialat révèle une actrice exceptionnelle. Ce cinéaste a joué un rôle important dans la vie de la comédienne : "Il m'a ouvert les portes. [...] Il m'a beaucoup protégée. [...] Je crois que Maurice aimait bien mon côté rebelle. Je n'avais aucune notion de cinéma, de qui était Maurice Pialat et c'est ce qui m'a sauvée. [...] Pialat qui avait l'âge de mon père, était un deuxième papa à qui je pouvais tout dire." Quant à leur brouille du passé qui a duré dix ans, elle est effacée, raconte-t-elle.

Pialat a changé sa vie, inexorablement. A 16 ans, elle décroche un premier rôle bouleversant et obtient le César du meilleur espoir féminin. De quoi attiser les jalousies de ses soeurs ? "Chez nous, c'est un peu comme dans la Mafia, il y a l'honneur. Quand c'est moi qui ai été choisie pour A nos amours, mes soeurs étaient vraiment contentes, car j'étais en compétition avec une 'petite bourgeoise' et donc il valait mieux que ce soit moi."

Blessures et amours

Sandrine se considère comme une privilégiée mais pourtant, la vie n'a pas forcément été tendre avec elle. Elle revient dans son livre sur un épisode douloureux, son agression : "Je trouvais qu'il était important d'en parler, mais uniquement d'un point de vue réparateur, parce que ce livre ne parle que de la vie. [...] L'essentiel là-dedans, n'est pas de savoir comment j'ai été agressée, mais d'expliquer comment on se recontruit, on trouve d'autres ressources en soi et on compose avec certains handicaps. J'ai été paralysée et on a essayé de m'enlever mon sourire."

La blessure n'a pas réussi à entamer son sourire, toujours aussi radieux. Elle a continué de se construire et sur sa route, elle a croisé trois personnes, trois hommes de sa vie : un chef opérateur, l'acteur William Hurt, père de sa fille aînée Jeanne, et Guillaume Laurant, romancier, scénariste et dialoguiste, père de sa deuxième fille Adèle. Sa vision de l'amour ne répond pas aux idées calibrées : "On n'est pas obligées d'être installée dans des codes. A l'époque, ma mère nous disait : 'Je ne peux pas divorcer à cause de vous', et elle s'est autorisée quelques incartades. Je rejette tous les codes qui vous obligent à être docile."

Quand sa vie privée se mêle au cinéma


Etre comédienne - dernièrement dans Joueuse avec Kevin Kline -, réaliser un documentaire ou un court métrage contre le racisme, faire partie d'un jury (celui de Venise par exemple), écrire un livre... Sandrine Bonnaire essaie différentes expériences. La prochaine pourrait être la réalisation d'un long métrage, pour avoir plus de responsabilités qu'en tant qu'actrice mais pas seulement : "Cette envie de réaliser un film est aussi liée à une personne que j'ai connue, l'homme que ma mère a aimé, qui nous a acompagné pendant toute l'enfance. Je l'ai revu quand j'avais 20 ans, il était SDF, c'était bouleversant. Je me suis dit qu'un jour, je rendrais hommage à cet homme, même si, fiction oblige, je m'éloigne beaucoup de son histoire." Un projet que l'on attend avec impatience. Elle devrait également faire partie de la distribution du film du père de sa fille, Guillaume Laurant, J'te souhaite au revoir.

Le soleil me trace la route, conversations de Sandrine Bonnaire avec Tiffy Morgue et Jean-Yves Gaillac, éditions Stock, parution le 17 février.
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