De retour, sereine et surénergisée, à son agenda chargé avec sa double casquette de maire du VIIe arrondisement parisien et de députée européenne, Rachida Dati, qui a tourné la page de son implication déplacée dans l'épisode désagréable des rumeurs sur le couple présidentiel, s'est évadée quelques heures.
A l'écart des artères de son VIIe et des sièges du Parlement européen, c'est à l'ambassade du royaume du Maroc en France qu'elle était conviée ce 23 avril 2010, où son "parcours exemplaire" et sa "réussite", qui font d'elle un véritable "exemple" et sont synonymes de "messages positifs" pour les jeunes de l'immigration, devaient lui valoir les insignes de Grand officier du Wissam Al Alaoui.
En présence d'Andrée et Guillaume Sarkozy, mère et frère du président Nicolas Sarkozy (dont elle a salué le soutien au "message [qu'elle] incarnai[t]"), mais aussi de nombreuses personnalités publiques telles que Simone Veil (qu'elle avait récemment retrouvée à l'anniversaire du Conseil Pasteur-Weizmann), Alain Delon (qui était déjà présent pour l'inauguration de la statue au Grévin de l'ex-Garde des Sceaux), Mireille Darc, Etienne Mougeotte, Denise Fabre, Yamina Benguigui, ou encore Serge Moati, entre autres, elle a reçu avec émotion la distinction, remise (c'était prévu depuis le début de l'année) par l'ambassadeur du Maroc en France, El Mostafa Sahel, au nom du roi Mohammed VI, dont elle est proche. Des insignes qu'ont reçus avant elle Jean-Michel Jarre, la romancière Christine Orban ou encore Jamel Debbouze.
"Je suis faite de trois pays, trois cultures", a tenu à signaler une Rachida Dati particulièrement touchée par la circonstance, en allusion à la France - pays de son irrésistible ascension, jusqu'à devenir la première Française d'origine maghrébine à la tête d'un ministère régalien -, l'Algérie - pays de sa mère -, et au Maroc - pays de son père : "Mon père est marocain ; ma mère, d'origine algérienne, est enterrée dans ce pays. On a toujours passé nos vacances à Casablanca ou dans ses environs. C'est un pays qui a une tradition d'accueil et de protection, qui suit les parcours. Cette décoration, c'est finalement une reconnaissance pour l'ensemble des immigrés", se félicitait-elle un peu plus tôt dans la semaine auprès du JDD.
Hier, elle a tenu à partager l'honneur qui lui était fait : "Je veux rendre hommage à ces milliers d'immigrés du Maroc qui enrichissent jour après jour l'identité nationale de nos deux pays", a-t-elle souligné, regrettant de voir "l'islam si souvent caricaturé".