Rebondissement dans l'affaire des onze mails graveleux envoyés par un Drômois de 40 ans à Rachida Dati en 2010...
Alors que l'individu, qui avait sollicité l'ancienne Garde des Sceaux pour une "petite inflation" dans un courriel, avait été condamné à 100 euros d'amende avec sursis en décembre dernier, voilà qu'il encourt désormais trois mois de prison avec sursis. Cette peine a en effet été requise jeudi 13 octobre lors du jugement en appel qui s'est déroulé à Grenoble.
"Une telle peine serait juste et particulièrement utile" au prévenu "pour l'aider à canaliser les quelques excès qu'il a parfois", a estimé dans son réquisitoire l'avocat général Jean-Pierre Nahon, qualifiant le quadragénaire de "personnage à tout le moins curieux (...) ou pouvant présenter un certain danger pour la société".
L'individu avait été interpellé le 20 octobre 2010 à son domicile, et avait passé 28 heures en garde à vue. Il avait été libéré sous contrôle judiciaire avec interdiction de rencontrer Rachida Dati.
Dans ses mails, le Drômois avait fait allusion au lapsus de l'actuelle députée européenne, qui avait parlé de "fellation" au lieu d'"inflation" sur un plateau de télévision en septembre 2010.
"Il a peut-être été pas bien poli, il a peut-être été pas bien galant, mais tout ça n'est pas une infraction pénale", a estimé Me Ivan Flaud, l'un des avocats de l'audience.
Le prévenu, accusé d'"outrage à personne dépositaire de l'autorité publique" a déclaré : "Il n'y a pas de menace dans mes mails". Et d'ajouter : "C'est pas très intelligent, je l'ai reconnu tout de suite, mais pour quelque chose comme ça, une convocation au commissariat aurait été largement suffisante".
Le jugement a été mis en délibéré au 17 novembre. D'autre part, la maman de Zohra, deux ans et demi, sera également fixée début décembre sur une autre affaire : celle des "pères" de son enfant, deux détenus qui avaient revendiqué la paternité de l'adorable Zohra.