
L'humoriste Merwane Benlazar, accusé d'islamisme après sa participation à l'émission de télévision C à vous sur France 5, "ne sera plus à l'écran", a assuré ce mercredi 5 février 2025 la ministre de la Culture Rachida Dati. Sollicité par l'AFP, le groupe Mediawan, qui produit l'émission, a précisé que sa participation n'était de toute façon prévue que pour un seul numéro : "Il était remplaçant (pour une seule fois, NDLR), il n'y a pas lieu de revenir ou pas."
Merwane Benlazar "a été choisi par la société de production (...) en l'absence de son humoriste habituel (Bertrand Chameroy) et de son remplaçant (Pierre-Antoine Damecour)", a fait valoir France Télévisions. La chronique "n'a occasionné aucun manquement à ses obligations de la part de France Télévisions", a insisté le groupe public. Chroniqueur sur la radio publique France Inter, Merwane Benlazar est apparu pour la première fois à la télévision dans C à vous le 31 janvier, pour un billet d'humour sur l'actualité. Son passage a suscité de vives critiques sur le réseau social X, qui ne portaient pas sur sa chronique. Une partie visait son apparence physique, longue barbe, petit bonnet et pull ample. Interrogée sur Europe 1, l'avocate Lara Fatimi y a vu "des signes vestimentaires qui ont tout d'une tenue salafiste".
D'autres critiques portaient sur d'anciens messages de l'humoriste exhumés sur X, sans qu'on puisse dire s'ils étaient tenus au premier ou au second degré. "La place d'une femme est à la demeure auprès de son père. Crains ton seigneur", écrivait-il notamment en 2021.

Interrogée lors de la séance des questions au gouvernement ce mercredi au Sénat, la ministre de la Culture, Rachida Dati, a répondu qu'"aucun propos (n'était) répréhensible" dans la chronique de Merwane Benlazar. Elle a ensuite évoqué ses anciens messages: "Est-ce que des propos ont été tenus par ce chroniqueur qui sont scandaleux? Oui. Donc suite à ces propos, France Télévisions en a tiré les conséquences: il ne sera plus à l'écran". "L'apparence, le physique, la tenue vestimentaire, ne doivent pas disqualifier sans aucun fondement", a-t-elle toutefois conclu.
A noter que Merwane Benlazar a reçu le soutien d'autres humoristes, dont Guillaume Meurice et Alex Vizorek, ainsi que de responsables politiques de gauche. Le député apparenté LFI, Aymeric Caron, a estimé que les critiques étaient motivées par "le racisme".