Le 9 septembre, la Coupe du Monde de rugby débutera en Nouvelle-Zélande.
L'équipe de France, qui avait terminé 4e de sa Coupe du Monde, organisée en France en 2007, a pris aujourd'hui ses quartiers dans la banlieue d'Auckland, au Spencer On Byron Hotel en bord de mer. Un hôtel spacieux où les Bleus vont occuper 40 chambres de 55m² à 220 euros la nuit et profiter du bain à remous ou de la piscine panoramique avec vue sur les îles du golf de Hauraki, le volcan Rangitoto et la plus grande marina de l'hémisphère Sud... Un cadre reposant, à l'instar de l'hôtel occupé par l'équipe de France de football lors de son séjour sud-africain durant la Coupe du Monde de football, mais sans la polémique qui l'a accompagné.
Et cet endroit magique, cette île qui ne vit que pour le rugby, Raphaël Poulain aurait lui aussi pu la découvrir. Car au début du siècle, le jeune rugbyman originaire d'Amiens était promis à un bel avenir, comme le rapporte L'Express, actuellement en kiosque et qui lui consacre un portrait poignant à l'occasion de la sortie de son autobiographie, Quand j'étais Superman...
Gloire éphémère
Son histoire débute tout petit, déjà force de la nature et capable de soulever le canapé du salon à 3 ans à peine. A 7 ans, il prend sa première licence de rugby et devient champion de France Junior à 19 ans avec le Stade Français. Tout réussit alors au petit protégé de Max Guazzini, 20 ans à peine, 100 kilos de muscles au compteur. Entraîneurs et médias s'accordent sur une chose : l'ailier, véritable "machine de guerre", intégrera la XV de France pour en devenir l'une des stars. Tout le monde en est convaincu, lui le premier. Salaire de 9000 euros par mois, appartement parisien, conquêtes féminines, rien ne manque à ce jeune homme qui incarne les valeurs de l'Ovalie et devient une icône en posant nu pour le désormais célèbre calendrier des Dieux du Stade.
Plus dure sera la chute
Mais alors que la voie était toute tracée, son corps n'a pas suivi. Raphaël Poulain, qui se considérait comme une "espèce de bête humaine, gonflée comme un crapaud, boursouflée à l'hélium", est victime de blessures à répétition qui entraveront sa progression. Il ne participe ainsi à aucune des six finales que le Stade Français disputera entre 2000 et 2005, Championnat de France et Coupe d'Europe confondus. Des absences qui le marqueront à jamais et le feront tomber dans des comportements extrêmes qui le mèneront à vivre dans la rue, à consulter un psy, à vivre du RSA puis à se reconstruire petit à petit.
Il joue plus d'une centaine de fois le rôle d'un bourreau muet dans une pièce avec Isabelle Adjani avant d'incarner un Tarzan en sous-vêtement pour les besoins d'une publicité... Aujourd'hui, à l'âge de 31 ans, l'ex-rugbyman est en paix avec lui-même. Il assume ses excès, même s'il pointe du doigt le rôle de Fabien Galthié, alors entraîneur du Stade Français, qui a eu des mots très durs envers lui : "T'es vraiment énorme dans la déconne, mais je crois pas que tu aies le niveau pour jouer en Top 14."
Son rêve désormais, jouer son one-man show, intitulé Mon Mouflon et moi... Un mouflon en peluche dérobé au Salon de l'Agriculture, symbole de sa descente aux enfers.
Un portrait à retrouver dans l'Express actuellement en kiosque...