Pour la délégation française, les Jeux olympiques de Londres se sont achevés en apothéose dimanche soir, avec la médaille d'or des Experts en handball, qui ont écrit leur légende en réalisant un doublé historique, défendant avec succès contre la Suède leur titre olympique des JO de Pékin 2008, et remportant une cinquième compétition internationale sur six en l'espace de quatre ans.
Dans les tribunes, la fête fut fantastique, et Renaud Lavillenie, fraîchement couronné roi du saut à la perche au stade olympique, était présent parmi d'autres athlètes du Team France (à l'instar des amoureux Alain Bernard et Coralie Balmy) pour féliciter Jérôme Fernandez et ses compères, et savourer avec eux ce nouvel or.
Le graal olympique, le perchiste du club de Clermont Athlétisme Auvergne, âgé de 25 ans, était lui-même allé le décrocher deux jours plus tôt à 5,97m (nouveau record des JO) et au prix d'un concours épique. Ce soir-là, vendredi 10 août, porté aux nues par 80 000 sepctateurs, Renaud Lavillenie devenait magistralement le premier champion olympique de l'athlétisme français depuis seize ans et le triomphe de... Jean Galfione en saut à la perche à Atlanta 1996. Galfione, justement, était aux premières loges et a serré fort contre lui son successeur lorsque celui-ci, en extase, est venu se perdre dans les bras de son clan et de son entraîneur Damien Inocencio, déclarant à son propos : "Ce soir, Renaud a fait lever un stade. Il a sûrement donné envie aux 80 000 spectateurs de faire de la perche. En plus, c'est un mec bien. Si c'était un sale con, il n'y aurait pas cette ambiance autour de nous." Dans cette scène de liesse, on n'avait pas vu Anaïs Poumarat, également perchiste du groupe de Damien Inocencio au club de Clermont et petite amie de Renaud depuis 2008... Plus tard dans la soirée, elle a tout de même pu, comme le papa de Renaud, Gilles, et son meilleur ami Dimitri, féliciter le champion, au Club France au village olympique. "J'aimerais tellement séparer ma vie professionnelle et privée, c'est compliqué en ce moment", avouait Renaud Lavillenie face aux sollicitations soudaines.
Impossible toutefois de ne pas remarquer la charmante brune de 23 ans le lendemain, lors de la cérémonie du podium olympique accueillant le Français sur la plus haute marche ! Très ému, sa médaille d'or remise par Guy Drut et Serguei Bubka autour du cou, lorsque, fait rarissime, la Marseillaise résonna dans l'enceinte impressionnante du stade olympique, Renaud Lavillenie s'empressait d'aller retrouver les siens en tribunes pour partager avec eux ce moment en or. Après des embrassades avec son frère cadet Valentin, c'est dans les bras d'Anaïs qu'il tombait, savourant ces instants intenses et magiques avec celle qui sait tout de lui, de ses années de travail pour hisser son 1m76 sur le toit du monde, de sa passion dévorante pour le sport, de ses qualités d'homme... Un moment de grâce, à deux sur le même nuage.
"Au début, on se voyait souvent sur les compétitions, nous étions amis, rien de plus. Et un jour, ça s'est fait naturellement, ça nous est tombé un peu dessus et nous sommes sortis ensemble. En fin d'année 2008, il a quitté Bordeaux où il s'entraînait pour venir s'installer avec moi à Clermont. Renaud est mon petit ami depuis maintenant trois ans", révélait fin 2010 Anaïs Poumarat au sujet de leur rencontre, sur le site Athlenergy.com édité par le groupe Areva, partenaire de l'athlétisme.
La jeune femme, graphiste à la tête de sa propre société et poursuivant en parallèle de sa carrière sportive des études par correspondance pour être décoratrice d'intérieur selon ses confidences de l'époque, se livrait dans cet entretien à coeur ouvert sur la belle complicité, la belle complémentarité, même, dont Renaud et elle jouissent. "Renaud m'épaule au quotidien, il regarde mes sauts et me donne des conseils techniques. Psychologiquement, il m'est aussi d'un grand soutien, il m'aide à me dépasser et aller au bout de moi-même. Sa présence à mes côtés est donc des plus bénéfiques", soulignait-elle en disant son ambition d'améliorer son record personnel (4,15 mètres). On imagine que son soutien à elle aussi a été un facteur déterminant dans l'ascension de Renaud Lavillenie au plus haut niveau : 3e aux championnats du monde 2009, champion d'Europe en plein air 2010, vainqueur de la Ligue de diamant en 2010 et 2011, et en 2012 champion du monde en salle, champion d'Europe en plein air et champion olympique. Seul le titre mondial lui échappe encore (3e à Daegu en 2011). "Après une saison 2010 exceptionnelle, Renaud est déjà prêt à repartir au combat en 2011. Et croyez-moi, il fera tout pour briller de nouveau lors des prochains gros rendez-vous ! Il visera l'or aux championnats d'Europe en salle à Bercy en mars et aux Mondiaux de Daegu en Corée du Sud l'été prochain", déclarait à l'époque Anaïs Poumarat. Si le rendez-vous avec Daegu a été loupé, les JO, qu'elle n'envisageait pas encore, ne se sont pas dérobés.
Dans cette interview baptisée "Une love story haut perchée", la jeune perchiste décrivait Renaud Lavillenie, à l'époque star montante en pleine explosion, comme un homme avec les pieds bien sur terre : "Malgré cela [ses succès en 2009 et 2010], rien n'a changé dans notre vie de tous les jours. Nous avons toujours le même train de vie et nous habitons toujours dans notre petit studio situé à moins de 500 mètres de notre stade d'entraînement. Renaud est quelqu'un d'intelligent, il a la tête sur les épaules et il est resté le même qu'avant, malgré une exposition et des sollicitations bien plus importantes que par le passé." Et brossait le portrait d'un inlassable travailleur, passionné : "Renaud est tellement passionné par son sport qu'il en parle tout le temps. Dès qu'il a un moment de libre, il regarde des vidéos de perche sur son ordinateur, il a vraiment ça dans le sang." Une passion suprême qui a transparu et transpercé les cieux olympiques à Londres.
G.J.