Déjà, lors de leur demi-finale contre leurs rivaux croates vendredi, les handballeurs français avaient pu compter sur le soutien bruyant et fervent d'une copieuse colonie française en tribunes, et avaient longtemps fêté leur qualification pour la finale avec eux. Il avait fallu que Claude Onesta joue les chiens de berger pour rameuter les troupes et les faire rentrer au bercail.
La proximité des ces JO de Londres avait vraiment du bon, et c'est avec une foule de supporters en liesse que Titi Omeyer, Didier Dinart, Nikola Karabatic et les autres ont cette fois pu célébrer leur nouvelle médaille d'or et leur exploit inédit, conservant leur titre olympique acquis aux JO de Pékin 2008 lors des olympiades suivantes. "A Pékin, on était seuls avec les athlètes présents. Aujourd'hui on a l'impression de partager davantage. On a senti un soutien énorme. Partager, c'est ce qu'il y a de plus beau", a d'ailleurs confié avec émotion Michaël Guigou, après avoir sur la première marche du podium pastiché avec tous ses copains la posture emblématique du sprinteur Usain Bolt pour signifier, dans un clin d'oeil, que eux aussi sont une légende. Une fantaisie qui a fait chavirer de bonheur le public.
Un public qui a mis moins d'un quart d'heure à entonner la Marseillaise et qui scandait infatigablement "Allez les Bleus" lors des dix dernières minutes épiques de la rencontre. Parmi ces fans acharnés, des proches des joueurs ("C'est sympa parce qu'il y avait ma femme, mes potes, ma mère dans les tribunes", confiera Michaël Guigou) qui ont pu en nombre faire le voyage pour soutenir et féliciter leurs protégés, à l'image du clan Karabatic, mais aussi d'autres athlètes. On a notamment pu voir Alain Bernard et Coralie Balmy, peintures de guerre tricolores sur les joues, en amoureux dans les gradins.
Le couple a lui-même vécu des JO très intenses : non qualifié pour défendre son titre olympique sur 100m nage libre, Alain Bernard n'aura nagé qu'une fois, en séries du relais 4x100m nage libre masculin, au plus grand désarroi de sa compagne, en larmes à l'issue de ce qui fut l'ultime 100m de la carrière de son chéri. Et s'il n'a pas pris part à la finale du relais, il a pu partir sur une note très positive, recevant lui aussi la médaille d'or décrochée par le quatuor français. Camille Muffat, nouvelle championne olympique du 400m nage libre et triple médaillée à Londres, était également de la fête, de même que les rois de la piste Christophe Lemaitre, 6e du 200m, et Renaud Lavillenie, perchiste sur le toit du monde et première médaille d'or de l'athlétisme français en 16 ans grâce à son bond à 5,97m.
Une ultime preuve de la belle solidarité qui a régné au sein de la Team France tout au long de ces JO qu'elle finit au 7e rang du classement des médailles (34, dont 11 en or).