Pour le discours aseptisé, sans saveur, pour le sourire distribué au compte-goutte et le pitch ultra-contrôlé, il faudra repasser. Car quand on rencontre Alessandra Sublet pour parler beauté, on est séduit par sa spontanéité. Parfaite dans une robe d'un blanc immaculé Claudie Pierlot, la nouvelle égérie Garnier, convoitée par de nombreuses maisons, se confie sur sa nouvelle collaboration avec la marque et rompt avec le discours parfois surfait des maisons de beauté. Non, elle ne promet pas la disparition des rides en deux semaines, et oui, Alessandra reste libre. Enfin une égérie qui parle le langage des consommatrices, rencontre avec une trentenaire qui s'assume et qui n'a peur de rien !
Vous êtes égérie Garnier, c'est un univers nouveau pour vous, racontez-nous votre expérience...
"C'est très différent de la télé. Au début je n'avais qu'une peur, ne pas être crédible. Finalement, ça s'est passé naturellement parce qu'ils ont tenu compte de ma personnalité, ils m'ont laissé mes mots. Il faut être vigilante car associer son nom à une marque peut te vampiriser. Il y a des gens qui ne me connaissaient pas et qui vont me connaître grâce à Garnier en découvrant cette campagne. Dès le début, on s'est parlé franchement et on est parti sur des bases saines."
On a l'impression que vous avez transporté votre monde et votre personnalité pour cette campagne.
"Oui tout à fait. Je leur ai demandé de travailler avec ma styliste et mon coiffeur. Je leur ai dit "Faites moi confiance". Au début, les équipes de Garnier n'étaient pas convaincues. Quand une marque comme Garnier vient solliciter une animatrice télé plutôt qu'une actrice, ce sont pour des raisons de proximité avec la marque et les consommatrices. En revanche, pour ce qui est de la beauté ou de la mode, elle a plus de doutes... Une actrice, on ne va pas lui poser quarante mille questions. Finalement, aujourd'hui, je suis heureuse car ma styliste et mon coiffeur continuent à travailler avec le groupe l'Oréal et ça c'est ma petite victoire ! Une animatrice télé peut aussi savoir s'entourer dans ce domaine.
De même, quand le script m'a été présenté, j'ai dit 'ça je ne me sens pas de le dire', j'avais dit avant de signer on se parle franchement et on se met d'accord."
Est-ce un rêve de petite fille ?
"Non. Gamine je jouais avec des voitures télécommandées. J'ai eu un côté garçon manqué très longtemps. Je l'assumais aussi pleinement, je préférais être en jean et baskets. Parler de la mode, de la beauté n'était pas ma préoccupation ! En revanche, j'ai pris un grand plaisir à tourner ce spot pour Garnier. J'étais prise en charge, chouchoutée, un vrai bonheur..."
Justement, l'univers de la beauté, ça vous évoque quoi ? Est-ce un monde auquel vous avez toujours été sensible ?
"Il y a deux ans, je ne faisais pas beaucoup attention à moi. Depuis deux ans, parce que je fais ce métier, je suis maquillée tous les jours, je prends conscience du bénéfice des crèmes et des soins que l'on me propose. Depuis, je suis beaucoup plus en alerte quand il y a quelque chose qui sort. Et peut-être qu'il y a deux ans, si Garnier ou une autre marque était venue me voir, j'aurais dit non."
Finalement, cette campagne tombe à pic avec votre intérêt grandissant pour cet univers féminin. Ce changement en vous s'est aussi traduit par un changement de look, parlez-nous en...
"Je me suis jamais sentie bien avec mes cheveux longs. Sur TF1, M6 et même Canal+, on me disait les cheveux longs c'est bien, car ça fait fille. Et puis, j'ai trouvé le bon coiffeur et on a adopté la coupe que je porte aujourd'hui (une coiffure garçonne ndlr). Le look ça se construit. J'ai dit à ma styliste que je voulais mettre des petites robes. Et ne parlons pas des chaussures... Si seulement je pouvais avoir le dressing de Sarah-Jessica Parker dans Sex and the City... Je pense que chaque femme s'assume à un âge bien précis. Je m'assume vraiment en tant que femme depuis deux, trois ans. Le regard des autres m'abîme moins qu'avant.
J'ai envie de véhiculer cette image qui va avec Garnier dans la mesure où Garnier a ce côté naturel."
Vous faites uniquement ce dont vous avez envie finalement ?
"Oui, j'applique cette recette à la télé aussi. L'important est que je me sente bien en accord avec moi-même. Ma priorité n'est pas d'être plus exposée ou mieux payée. Non ! Avec C à Vous, je n'ai pas le sentiment de travailler vraiment même si une émission quotidienne comme celle-ci, c'est beaucoup d'investissement et de don de soi. L'ambiance est géniale, sympathique, conviviale quand les caméras s'éteignent, on s'installe autour d'une table et on discute comme à la maison.
Quand j'ai quitté M6, j'ai retrouvé du boulot à New York, j'étais responsable marketing. Mais mon producteur a réussi à me faire revenir pour cette émission. On a longuement discuté et je lui au dit dès le départ : je veux me sentir bien, libre, ne pas avoir d'obligations ... C'est une question de confiance. Au début, personne n'aurait misé sur cette émission et sur moi. J'ai encore beaucoup de portes blindées à enfoncer."
Avez-vous une icône de beauté ?
"Non pas à proprement parler mais j'aime beaucoup Inès de la Fressange. Je l'ai reçue dans mon émission, elle est naturellement jolie, elle est arrivée avec son petit jean, son débardeur, son blouson en cuir... Elle représente la Parisienne chic, simple, naturelle. Toutes les femmes ont envie de se retrouver en elle."
Etes-vous fidèle en matière de cosmétiques ? Citez-nous trois basiques.
"L'huile démaquillant Shue Uemura. Le Roll On anticernes de Garnier, le Rouge de chez Guerlain."
Si vous étiez un produit de beauté :
"Mon rouge à lèvres"
Votre dernier achat mode :"Des chaussures Rupert Sanderson. Je l'ai découvert il y a deux mois et je ne porte pratiquement plus que ça."
Vos essentiels dans votre valise de week-end :
"Une paire de compensées, de tongs, une robe, un jean, ma crème de jour, l'Ultralift, ma crème de 8 h, mon rouge à levres rouge".
Interview réalisée par Sabrina Bestani