Connue pour ses tubes comme Sans chemise, sans pantalon ou Casatschok, Rika Zaraï a toujours débordé de vie. Et pourtant, la chanteuse aux 29 millions de disques vendus dans le monde a frôlé la mort il y a cinq ans, victime d'un AVC le 3 juin 2008 qui la laisse paralysée du côté gauche. Mais à force de persévérance et grâce à l'appui de son mari Jean-Pierre Magnier, la star a su se battre et surmonter cette épreuve douloureuse. Une résurrection que la chanteuse évoque pour les journalistes du magazine France Dimanche qu'elle reçoit dans son nouvel appartement.
Afin de tourner définitivement la page de son AVC, Rika Zaraï a quitté son immense maison pour réapprendre à vivre dans un nouvel appartement, toujours dans le même quartier parisien. "Jean-Pierre a fait ça pour moi. Il y avait trop de marches et de recoins dans cette immense maison. Quand on a eu un AVC, on se déplace avec difficulté. (...) C'est un geste d'amour", se réjouit la chanteuse de 75 ans, heureuse dans ce nouveau "coloré" et "fait sur mesure". Car son époux a eu un rôle déterminant dans sa résurrection, tout comme son amie Lucile, vétérinaire, qui s'est installée chez eux pour elle. "Il a été formidable. Il a tout laissé tomber pour s'occuper de moi. (...) Ils se sont relayés 24h/24. En pleine nuit, je la trouvais à mes côtés toujours disponible et à mon écoute", raconte-t-elle.
Si elle s'en est aujourd'hui sortie, c'est grâce à Jean-Pierre et Lucile, mais aussi à sa féroce volonté de retrouver ses capacités. Rika Zaraï a ainsi refusé d'utiliser un fauteuil roulant. "Jean-Pierre ne l'a même pas déballé. Il l'a directement descendu à la cave. Si j'avais commencé à m'installer dans un fauteuil, j'aurais peut-être cédé à la difficulté et sans doute pas autant bataillé pour remarcher", explique la chanteuse franco-israelienne. Aujourd'hui, la star savoure donc sa nouvelle vie. Et ce, même si elle "enrage" parfois de voir que ses jambes ne sont pas opérationnelles à 100%.
Rika Zaraï revient en effet de très loin après son AVC à trois étages. Une attaque dont elle est victime alors qu'elle prépare un yaourt dans sa cuisine et qui la laisse méconnaissable, "la bouche tombante, le nez de travers, les yeux comme déplacés". Après sa sortie de l'hôpital, les progrès ont heureusement été rapides malgré l'inquiétude de perdre sa voix. "J'ai donc réappris à parler avec un orthophoniste. Dès la deuxième semaine, j'ai pu parler, même si les mots étaient encore coincés dans ma gorge", se souvient l'artiste revenue sur scène quelques mois plus tard.
Pendant cette période, elle tente de ne pas baisser les bras même si les "larmes de découragement" ont été nombreuses. "On se demande si l'on va mourir sans jamais avoir récupéré. Vivre dans cette hantise est atroce. J'ai eu des tuiles dans ma vie [victime d'un accident de voiture en 1969, elle restera 6 jours dans le coma, NDLR], mais pas aussi graves que cet AVC ! (...) Aujourd'hui, je pense souvent à la mort", reconnaît-elle. Mais heureusement, Rika Zaraï est désormais plus vivante que jamais.