Demain mardi 27 mai, Bernard Tomic foulera de nouveau les courts de tennis pour la première fois depuis l'incident : l'affaire Tomic comme on l'entend dans les travées de Roland-Garros. Et cette fois, le grand espoir australien sera seul, sans son père interdit d'accès à la porte d'Auteuil pour toute la quinzaine.
Le 4 mai dernier, avant le tournoi de Madrid, John Tomic avait violemment agressé le sparring partner de son fils, lui assénant un coup de boule. Hospitalisé et opéré, Thomas Drouet souffrait d'une fracture du nez, d'une plaie à l'arcade et d'un choc aux cervicales. Plainte avait bien évidemment été déposée, et un procès se tiendra en octobre prochain, procès qui pourrait valoir jusqu'à trois ans de prison à l'Australien, qui n'en était pas à son premier coup d'éclat sur le circuit.
Décision a donc été prise à Roland-Garros d'interdire l'accès à tous les stades à John Tomic, que ce soit en tant qu'entraîneur, membre de la famille du joueur ou simple spectateur. Les organisateurs ont annoncé que les stadiers avaient reçu des consignes et que le père de Bernard Tomic n'avait reçu aucune accréditation. Selon la presse australienne, l'homme s'est installé dans un hôtel de Paris et continue de diriger son fils, alors que beaucoup pensaient que Bernard Tomic profiterait de cette opportunité pour prendre son envol.
Du côté de Thomas Drouet, le joueur monégasque agressé, on a retrouvé du boulot, lui qui craignait pour ses finances. Opéré du nez avec succès, il aurait déjà retrouvé une mission. Et pas avec n'importe qui. Avec Marion Bartoli, numéro un française actuellement en difficulté. Et le boulot, l'homme l'a trouvé en lisant une interview de l'entraîneur de Marion Bartoli, Walter, son père, lui aussi au coeur de quelques polémiques, mais pas pour les mêmes raisons.
"C'est en lisant votre journal, la semaine dernière, que ça a fait tilt, explique au quotidien sportif le Monégasque. Il y avait une longue interview de Walter dans laquelle il disait que Marion recherchait quelqu'un. Comme Marion et moi nous connaissons depuis qu'on est gosses [ils ont le même âge, NDLR], comme on faisait les championnats de France en même temps, j'ai appelé Walter. Qui m'a passé Marion. Et voilà : depuis samedi, je suis son sparring. C'est officiel. Pour le moment, on va dire que c'est une période d'essai. Mais dans l'esprit, on espère que c'est parti pour durer."
Thomas Drouet a déjà arpenté les allées de Roland-Garros, et l'accueil qu'on lui a réservé l'a plus que surpris : "Je me demandais comment le circuit allait se comporter avec moi. C'est normal. A Roland-Garros, jusqu'ici, je n'ai reçu que des témoignages de solidarité. Et la confiance de Walter et de Marion prouve que j'ai quand même du crédit." Si bien que le tennisman reprend goût à la petite balle jaune. "Ça fait du bien de travailler avec des gens normaux, conclut-il. Avec Walter et Marion, c'est strict, studieux, mais au moins, ça ne gueule pas. Avec eux, il n'y a ni cris ni drames."