Après les douleurs physiques, Romain Grosjean doit désormais faire face aux répercutions psychologiques de son accident. Dimanche 29 novembre 2020, le pilote français a percuté la barrière de sécurité du circuit de Barheïn (Moyen-Orient) après un contact avec le Russe Danill Kyvat. Cet impact impressionnant à plus de 200 km/h et ses 28 secondes dans les flammes seront bien difficiles à faire oublier, comme l'a confié Meriem Salm, la psychologue du pilote depuis huit ans, au Parisien.
"Pour le moment, il va bien, il ne souffre pas trop physiquement. Ses brûlures, ça n'est pas grand-chose par rapport à ce qu'il a vécu... Il revient tellement de loin. C'est un épisode traumatique, il va falloir le traiter. Je pense surtout à l'après", a-t-elle déploré, le mardi 1er décembre 2020. Romain Grosjean devrait sortir aujourd'hui de l'hôpital, mais l'écurie Haas a déjà annoncé son remplacement pour la prochaine course, prévue dimanche. Le pilote français compte cependant bien courir le Grand Prix d'Abou Dhabi 13 décembre prochain.
"Il a vu la mort de très près, de trop près. Romain est quelqu'un de brillant, il comprend vite et il est courageux. Je sais comment il fonctionne, même si cette situation est particulièrement traumatisante et inédite. Lui veut déjà repartir mais, évidemment, il est lucide, il sait que c'est compliqué de courir maintenant dans son état mais, dans sa tête, il serait prêt à piloter le week-end prochain", a tempéré Meriem Salm.
Le plus gros challenge désormais, c'est de digérer l'accident et de ne pas presser les choses, comme l'a expliqué l'ancien pilote Jacques Villeneuve au Parisien. "Juste après un accident où l'on sort avec très peu de séquelles, on a le sentiment de se sentir très costaud (...) C'est si ça te permet d'améliorer tes compétences de pilote, mais si ça te touche intimement c'est plus compliqué. Si le doute est très présent, il vaut mieux arrêter", a-t-il estimé. Pour Nicolas Cazenave, qui a déjà travaillé avec des victimes d'attentat et des sportifs à très haut niveau, il faut à tout prix que Romain Grosjean évite de regarder les images de son crash. "Cela lui ferait renforcer son stress. À terme, il le faudra car c'est un sportif qui voudra analyser techniquement ce qu'il s'est passé", a-t-il ajouté. Désormais, Romain Grosjean va devoir choisir si oui ou non il sera au départ le 13 décembre prochain.