Quatre mois jour pour jour après le début de l'affaire Harvey Weinstein, une ancienne collaboratrice du producteur déchu s'est suicidée. Selon le Hollywood Reporter, la productrice Jill Messick s'est donné la mort mercredi 7 février 2018 à Los Angeles. Dépressive depuis plusieurs années, la femme de 50 ans souffrait également de troubles bipolaires. Elle laisse derrière elle deux enfants, Jackson et Ava, nés de son union avec un autre producteur, Kevin Messick.
Selon sa famille, Jill Messick n'a pas supporté d'être constamment citée dans l'affaire du viol qu'aurait subi Rose McGowan en 1997 par Harvey Weinstein. "Jill a été détruite par notre nouvelle culture de partage illimité de l'information et notre volonté de considérer toute déclaration comme un fait. La vitesse à laquelle circulent les informations a été responsable d'allégations infondées portées contre Jill. Elle n'a pas été en mesure de les supporter. Elle est devenue une victime collatérale dans une histoire déjà horrible. Pourtant, Jill croyait au mouvement #MeToo. Elle a été avec chaque femme qui a osé dénoncer de sombres vérités et ceux qui les avaient commises. Jill était loyale, forte. Elle était beaucoup de choses, mais ce n'était pas une menteuse. (...) Voir son nom dans les titres, encore et encore (...) a été dévastateur pour elle. Cela a brisé Jill, qui commençait juste à remettre sa vie sur les rails. Ironiquement, ce qui rend les accusations inexactes de Rose à l'encontre de Jill, c'est qu'elle était la première personne à se lever au nom de Rose, et qu'elle a alerté ses patrons sur l'expérience horrible que Rose a subie", lit-on.
À l'époque des faits supposés, Jill Messick s'occupait de gérer la carrière de l'ex-vedette de Charmed. Dans son livre publié fin janvier Brave, Rose McGowan a révélé avoir été agressée par le producteur de 65 ans au festival du film de Sundance. Elle avait également assuré que celle qui gérait sa carrière lui avait tourné le dos lorsqu'elle s'était confiée à elle pour évoquer son viol, prenant le parti d'Harvey Weinstein.
Le 30 janvier dernier, les avocats d'Harvey Weinstein, soucieux de démentir les accusations de viol portées par Rose McGowan, avaient d'ailleurs affirmé (mails à l'appui) que Jill Messick avait discuté avec l'actrice au lendemain de l'agression supposée et que celle-ci s'était confiée à elle en décrivant une relation sexuelle "consentie" avec Harvey Weinstein. Mais l'ancienne assistante de Jill Messick, Anne Woodward, avait appuyé la version de Rose McGowan auprès du New York Times en octobre 2017. "Rose était extrêmement bouleversée, elle ne voulait pas se laisser faire. Elle voulait se battre, mais tout le monde autour d'elle lui a conseillé d'abandonner. C'était choquant de voir une femme traitée de cette façon", avait-elle déclaré. La question de savoir si Harvey Weinstein avait acheté le silence de Jill Messick s'était alors posée.
Peu de temps après le festival de Sundance en 1997, Jill Messick avait mis un terme au management en débutant sa carrière de productrice chez Miramax, la société d'Harvey Weinstein. Elle y est restée jusqu'en 2003. Ces dernières années, elle avait notamment collaboré avec les sociétés Relativity Media, Universal et Paramount. Mais elle était surtout connue pour avoir travaillé sur la production du film Lolita malgré moi (2004), projet qu'elle avait entièrement porté.