Pour beaucoup, Ryan Gosling demeure une incarnation du sex-symbol hollywoodien, jeune acteur à qui tout réussit, enchaînant les succès et affolant la gent féminine comme masculine. Ce serait presque oublier que l'acteur canadien est un artiste indépendant qui a longtemps galéré avant de briller sous le feu des projecteurs et d'enquiller couvertures de magazines et interviews. À 34 ans, la star de Drive se lance dans la réalisation.
Venu défendre à Paris son premier long métrage en tant que metteur en scène, Ryan Gosling a fait une halte par le plateau du journal télévisé de 20h de France 2, dimanche 5 avril. Invité de Julian Bugier, autre sex-symbol (toutes proportions gardées) du petit écran, l'acteur-réalisateur a évoqué Lost River, rendant hommage à sa mère, une femme qui l'a beaucoup influencé. Mais sans surprise, Ryan Gosling a dû se frotter à la sempiternelle question : assumez-vous d'être un sex-symbol ? Ce à quoi l'intéressé a bien évidemment répondu par la négative.
"Non, et ce serait absurde. Mais si je vous dis le contraire, je vais me créer des problèmes", ironisait le compagnon d'Eva Mendes, papa depuis peu d'une petite Esmeralda, son premier enfant. Gêné par le magnéto présentant des photos de lui enfant, et ensuite, beau gosse aimant à minettes taillé pour les posters de chambre, Ryan Gosling préfère réagir avec humour et humilité : "J'avais l'air d'avoir tellement confiance en moi, c'est dingue. À dire vrai, j'ai toujours eu plus confiance en moi que le talent que j'avais réellement."
Qu'il le veuille ou non, Ryan Gosling est un sex-symbol. Et sans aller sur le terrain d'un Jamie Dornan qui préfère confier à qui veut bien l'écouter ses complexes, l'acteur canadien veut se détacher d'une image qui n'est pas vraiment la sienne. En écho à Crazy Stupid Love où sa tablette abdominale a suscité plus d'un soupir chez certain(e)s, l'acteur confiait en 2013 au Metro canadien qu'il était "mal à l'aise" vis-à-vis de tout cela. Il avait notamment révélé que ses abdos avaient été photoshoppés, justement pour dénoncer ce que l'acteur déteste plus que tout. "Les films romancent les personnages. Et les gens vous associent aux rôles que vous choisissez", arguait le comédien pour tenter d'expliquer ce qualificatif de sex-symbol erroné selon lui.
Lost River est justement à l'opposé de l'image de belle gueule véhiculée bien involontairement par le séduisant Ryan. Dans ce film sombre, il dépeint une ville qui se meurt, et le portrait de Billy, mère célibataire de deux enfants, entraînée peu à peu dans les bas-fonds d'un monde sombre et macabre. Au penchant réaliste, il ajoute une touche de fantasme lorsque Bones, le fils aîné de Billy, découvre une route secrète menant à une cité engloutie. Billy et son fils devront aller jusqu'au bout pour que leur famille s'en sorte. Le film sortira dans nos salles le 8 avril.