"Je veux vivre le moment présent à fond et le mieux possible", clame l'actrice Sabine Azéma dans son interview pour le magazine Gala. Une envie qui est intimement liée aux épreuves qu'elle a traversées ces dernières années et qui influent inéluctablement sur la manière dont elle envisage les choses. Avec délicatesse et pudeur, elle se confie, à l'occasion de la sortie, le 2 août, du dernier film dont elle est l'héroïne, Chouquette.
Quand on lui demande comment elle échappe à la dictature de l'âge dont les actrices sont victimes, Sabine Azéma explique qu'elle souhaite faire différemment des autres, refusant de se soumettre à une société qu'elle décrit comme très grégaire. Puis elle ajoute : "Quand on a vécu des deuils, plusieurs, on se rend compte – je le savais déjà, mais c'est encore plus prégnant – à quel point le présent est précieux. Alors profitons. Entraînons les autres."
L'artiste a fait face à la mort de son mari Alain Resnais, immense réalisateur décédé le 1er mars 2014, mais également à celle de sa mère et, plus récemment, de sa soeur cadette, précise la revue Gala. À 67 ans, Sabine Azéma refuse plus que jamais de se laisser abattre : "Dans la vie, certains se font vraiment fracasser. Et je n'ai pas envie d'être une fracassée, pas du tout." Être dans l'attente et les regrets, très peu pour la comédienne, qui se distingue de son personnage dans Chouquette. L'histoire de ce film de Patrick Godeau raconte l'existence de Chouquette qui vit seule, organisant chaque année l'anniversaire de son mari qui ne vient jamais... Jusqu'à ce qu'un beau jour débarquent son petit-fils Lucas et l'ex-maîtresse de son époux.
C'est dans cet état d'esprit positif qu'elle a dû retrouver son grand ami Pierre Arditi, avec qui elle était pourtant fâchée. Elle était déçue de ne pas avoir reçu, après la mort d'Alain Resnais, le soutien qu'elle attendait de celui qui avait été, avec elle, le héros de nombreux films du réalisateur. Gala indique qu'ils se sont retrouvés il y a deux mois. Notons qu'elle avait déjà confié plus tôt dans l'année dans Thé ou café qu'elle ne resterait pas indéfiniment en colère contre son complice de Smoking No Smoking ou d'Aimer, boire et chanter puisqu'elle disait déjà : "En même temps, il a tellement de charme que je sais très bien qu'avec cette belle voix, s'il fait 'Allo Sabine', je vais craquer... Je craque toujours."