L'histoire (presque) vraie d'une famille, de deux frères que tout oppose et qui vont se retrouver après l'accident cérébral du cadet : c'est une certitude, Les Miens, réalisé par Roschdy Zem selon ses propres relations avec son frère, va parler à de nombreux spectateurs. Mais si le film s'annonce un tel carton, c'est aussi grâce à la performance de Sami Bouajila, qui joue l'un des deux membres de la fratrie aux côtés du réalisateur.
Et le choix de Roschdy Zem n'a pas vraiment été fait au hasard : les deux acteurs ont presque le même âge, une histoire qui les rassemble et sont amis depuis de nombreuses années après plusieurs collaborations. Sami Bouajila surnomme même le réalisateur "son grand frère", comme il l'a confié dans une interview pour Télérama.
Emouvant, l'acteur franco-tunisien a évoqué leur relation et leur proximité. "Il a un détachement que j'ai mis un temps fou à acquérir, moi qui suis plus besogneux, explique-t-il. Je l'ai vu s'épanouir en tant que personne, j'ai vu sa parole s'affûter. Sur le plateau, le peu qu'il me dit suffit. Je marche dans ses pas. On a une complicité, comme une cordée. On s'épaule pour franchir les voies. On a appris ensemble à faire fleurir notre métier". Un joli témoignage, qui prouve que tous les deux peuvent compter l'un sur l'autre.
C'est en vogue mais c'est un fait
Pour Sami Bouajila, c'est d'ailleurs d'une grande aide, puisque l'acteur est conscient de ses failles, et de ses côtés plus sombres parfois. "Je me soigne dorénavant, avoue-t-il cependant. J'étais torturé, sans vraiment m'en rendre compte, en me disant que tout le monde l'était pareillement. Je faisais du coup souffrir quelqu'un, qui m'a poussé à faire un diagnostic. Il se trouve que je suis bipolaire. Bon, je sais, c'est en vogue, mais voilà, c'est un fait".
Un diagnostic qui rend les choses difficiles, parfois, pour ce grand sensible qui peut avoir du mal à vivre dans le milieu du cinéma français, souvent impitoyable ! "Je suis quelqu'un de discret. J'ai longtemps vécu à la montagne, dans un village d'Isère. Loin de Paris", explique-t-il pour Télérama, une discrétion qu'il revendique également dans le dernier numéro de Paris Match.
"Je le suis de nature. Mais je n'ai pas peur de la célébrité, au contraire c'est gratifiant", explique-t-il, conscient que ceux qui viennent le voir dans la rue sont de toute façon "calmes et bienveillants". "Ca répond bien aux personnages humains et attachants que j'ai joué", conclut-il... et on approuve !