C'est un sportif au mental blindé qui donne de ses nouvelles, en direct de sa chambre d'hôpital. Dans une vidéo postée dimanche sur son compte Facebook, Samir Aït Said s'est exprimé sur l'horrible accident dont il a été victime lors des Jeux olympiques de Rio.
Samedi, le gymnaste s'était tragiquement cassé la jambe gauche à la réception d'un saut, sous le regard horrifié de ses camarades et des téléspectateurs du monde entier. Allongé sur le sol, le jeune homme de 26 ans avait tenu son genou en attendant l'arrivée des secours, le membre totalement déformé. Des images qui ont fait le tour du monde et suscité une grande vague d'émotion...
Quelques heures après cet horrible accident, le Français a fait savoir qu'il s'était fait opérer avec succès et qu'il souffrait d'une double fracture ouverte tibia péroné. "[L'accident] a nécessité une opération sur place qui s'est très bien passée. Je pourrai être sur pieds dans pas très longtemps, enfin 'sur pieds', tout est relatif... Je vais pouvoir retourner à la salle encourager les copains parce que la compétition n'est pas finie. Je me suis quand même mis dans l'ambiance avec le plâtre bleu-blanc-rouge, allez la France ! (...) Croyez-moi, l'aventure Tokyo 2020 est encore d'actualité et dès que je serai remis sur pattes, on va aller à l'entraînement et on va aller chercher cet or olympique", a-t-il déclaré, le sourire aux lèvres.
Ce même jour, Samir Aït Saïd avait reçu la visite du président de la Fédération internationale (FIG), Bruno Grandi. Dans un entretien adressé à ses collègues de sport, le champion en convalescence a expliqué avoir été très touché par les soutiens reçus du monde entier. "Tout le monde a été un peu surpris de ma réaction. Je n'ai pas crisé, j'ai tout de suite su que c'était terminé. Il fallait se faire une raison. Alors immédiatement, j'ai pensé aux JO de Tokyo. Pas pour garder espoir mais parce que je suis déterminé. Je veux cette médaille olympique et je l'aurai. Du coup, je n'avais qu'une hâte : me faire opérer. Aujourd'hui (dimanche), j'ai pu remarcher."
Courageux, il a ajouté : "Quand j'ai fait coucou au public pour lui dire merci, tout le monde a applaudi. Même dans mon malheur, c'était un moment extraordinaire. La preuve, c'est que je n'en ai même pas pleuré. C'était une expérience humaine."
Après son accident, Samir Aït Saïd avait été évacué sur civière sous les applaudissements émus du public. Peu de temps avant son transfert à l'hôpital, il avait toutefois été victime d'un second épisode malchanceux : les ambulanciers ont fait tomber son brancard. Une ultime épreuve avant le repos du guerrier...
S.L.