A 29 ans, Scarlett Johansson s'est offerte un César d'honneur. Un cas rare pour l'Académie des César, qui en général vient honorer de la sorte des personnalités du cinéma plus mûres. Une manière de rendre hommage à des films cultes, des prestations hors-normes et parfois récompensées. Mais si Scarlett Johansson n'a jamais eu d'Oscars malgré des performances remarquées, à l'instar de sa dernière en date dans Her (de Spike Jonze), la bombe new-yorkaise a tout de même accepté de se voir remettre l'award des mains de Quentin Tarantino.
Quelques mois après avoir officialisé ses fiançailles avec Romain Dauriac par un séjour à Venise pour y présenter Under the Skin en pleine Mostra, Scarlett Johansson est un peu comme chez elle au Théâtre du Châtelet, ce vendredi 28 février, pour les César 2014. Sous les yeux de son chéri, posant ouvertement avec lui sur le tapis rouge, et affichant une complicité tactile évidente pendant la cérémonie, Scarlett Johansson a été honorée. Timide et surprise par ce premier véritable honneur de sa carrière, ScarJo – habillée d'un très chic ensemble féminin signé Dior, avec une poche Dior et des bijoux Cartier – n'a pas manqué d'affirmer en premier lieu son étonnement quant à ce César : "Cela fait 20 ans environ que je suis dans le milieu du cinéma, et j'ai finalement l'impression d'être à mi-chemin de ma carrière, donc ce César, il faut que je trouve le moyen de le mériter maintenant. Je suis un peu à un stade de transition dans ma carrière", a-t-elle déclaré au micro de Canal + à son arrivée sur le red carpet.
Sur scène, présentée par un Quentin Tarantino lisant le prompteur, Scarlett Johansson laissait échapper une certaine gêne, visiblement plus habituée à faire l'actrice devant la caméra d'un metteur en scène que de livrer un discours en bonne et due forme devant une salle composée d'étrangers à ses yeux.
Néanmoins, l'actrice hollywoodienne est allée de ses remerciements : "Je voudrais dire que recevoir cet award ce soir est un honneur, je voulais remercier la France et la ville de Paris pour cela. Dire combien il ne se passe pas un jour sans que je sois touchée de la très grande beauté de cette ville et de l'intégrité de ses habitants. J'ai toujours eu l'impression que la France m'accueillait comme chez moi", s'est-elle empressée de dire, rectifiant ses déclarations télévisées chez Letterman, où elle pointait du doigt la vulgarité des Parisiens.
Passée la partie quelque peu gênante, ScarJo a ensuite rendu un bel hommage au cinéma français, à sa liberté d'expression et de faire, assurant qu'il ne fallait pas perdre cette force (comme cela peut être le cas à Hollywood). "Merci à l'industrie du cinéma français de m'avoir donné ce refuge culturel", a-t-elle lâché, avant de remercier notamment son fiancé. Le regard empli d'amour, elle s'est tournée vers Romain Dauriac, cet amoureux "qui est une inspiration de tous les jours, qui m'a appris à aimer la France, sa culture dans tout ce qu'elle a de délicieux". Enfin, elle a dédié ce César d'honneur à sa grand-mère, Dorothy Sloan, "la première francophone de la famille". Et de conclure : "Dans un sens, elle est ce que je suis, et ce que j'aimerais devenir".